52

52 … 2 de trop… ça change tout le temps… un virage… un dos d’âne… 30… je lève le pied… 28…pas assez… le mec derrière s’énerve… j’ai une crampe… mes deux orteils droits en ont marre…trop sollicités… nouveau panneau… l’ordinateur de bord indique 50… j’accélère… 54… pas possible… je deviens folle… j’appuie sur la pédale de frein… crampe dans la cuisse… j’essaierais  bien le régulateur de vitesse mais ça ne sert à rien… ça change trop souvent… re-dos d’âne… 42… 12 de trop… j’ai oublié de ralentir… grosse secousse… je saute sur mon siège… mes lunettes de soleil tombent au sol… les papiers de la voiture s’éjectent… je ne sais où…mon sac de courses tombe par terre… le pot de ratatouille se fracasse contre la portière droite… Lire la suite

Les dessins ont été réalisé.e.s durant le stage arts plastiques/écriture par Clarysse

LA PLAGE

Mon regard est attiré par la ligne d’horizon ; le trait me semble parfaitement droit, rien ne vient le casser, pas le moindre bateau qui passe, même les oiseaux ont laissé le champ libre.Au-dessus de cette ligne si méticuleusement tracée , un ciel bleu délavé ; une gamme de bleus s’offre à moi, s’entremêlant parfois ; j’ai toujours pensé que les yeux d’adultes abîment les paysages, les proportions de l’enfance qui les font s’émerveiller se perdent ; les collines ne sont plus des montagnes, les lacs ne sont plus des océans.

Lire la suite

Ma vie dans un squat (et sa fin)

Dans cet endroit hors du temps, je me réveillai avec le cœur qui cognait très fort. Dans ma tête les résidus d’un cauchemar qui me laissait transpirant et tremblant ; je mis un certain temps à me demander si j’avais rêvé ou bien si c’était réellement arrivé.

L’idée de me faire virer du seul endroit qui me permettait d’être un peu à l’abri me donnait sans cesse des sueurs froides.

Parce-que vivre dans l’illégalité, sans droit ni titre, était un quotidien fatigant et stressant, j’avais la sensation constante d’avoir un couperet au-dessus de ma tête.

Je n’arrivais à me calmer que lorsque je créais.

Au premier étage de cet immeuble Berlinois occupé illégalement peu après la chute du mur, vivait un groupe d’artistes dont je faisais partie. Les murs extérieurs étaient recouverts de graffitis, œuvres d’art colorées, évocatrices d’un passé que nous voulions oublier. Ici j’avais trouvé des amis, en tout cas des compagnons de vie comme moi un peu perdus, mais surtout révoltés contre une société dont nous ne comprenions plus le sens. Lire la suite

Littérature potentielle sur le thème des Franges Urbaines

Titres de livres à venir ( ou non) avec le nom de leurs auteur.es

nouvelles

Le château d’eau de ma mère (RMQ); Gens du voyage, la transgression (D. D’Oliveira) ; Zone désaffectée (Annie Brottier) ; Dépotoir public (Clarysse) ;  Les clos-masures ont disparu (M. Odile Jouveaux) ;

– romans

La part du ghetto (RMQ) ; La maison du garde-forestier (D. D’Oliveira) ; La révolte des terrains vagues (Annie Brottier) ; L’ombre du château d’eau (Clarysse) ; Le mitage des campagnes (M. Odile Jouveaux) ;

– polars

Disparition à l’aéroport (RMQ) ; Folie meurtrière sur l’échangeur (D. D’Oliveira) ; Le château d’eau a disparu dans la nuit (Annie Brottier) ; Le cadavre de l’aéroport (Clarysse) ; Le train siffle trois fois (M. Odile Jouveaux) ;

– essais

Les gens du voyage : présence et accueil depuis le 19e siècle (RMQ) ; Trafics en tous genres sur la friche nord (D. D’Oliveira) ; Comment concilier rave-parties et friches commerciales (Annie Brottier) ; les décharges humaines (Clarysse) ; De la nécessité de créer des bassines aux abords de terrains de camping (M. Odile Jouveaux) ;

– recueils de poèmes

Poésie des espaces oubliés (RMQ) ; Anthologie lexicale des jardins ouvriers (D. D’Oliveira) ; Ô zones mutantes, plages de rêveries (Annie Brottier) ; Divagations sur terrain vague (Clarysse) ; J’ai même rencontré des tziganes heureux (M. Odile Jouveaux) ;

– littérature érotique

La blonde des échangeurs (RMQ) ; Licence au rond-point G (D. D’Oliveira) ; Les impensés d’un jardin d’accueil (Annie Brottier) ; Le jardin des sens (Clarysse) ; La belle endormie (M. Odile Jouveaux) ;

– romans épistolaires

Le cercle littéraire des amateurs de friches industrielles (RMQ) ; Du menuet à la rêve-partie (D. D’Oliveira) ; Échanges autour d’un rond-point sans fin (Annie Brottier) ; Correspondances d’un échangeur (Clarysse) ; Au cœur de la ville, naissance d’un bidonville (M. Odile Jouveaux) ;

– biographies

Ernest, graffeur d’usine désaffectée (RMQ) ; Les gens du voyage, Django Reinhardt (D. D’Oliveira) ; La vie d’un passionné de l’aménagement glissant (Annie Brottier) ; Le parcours d’un homme du voyage (Clarysse) ; Petite histoire de l’aménagement du territoire, utopie des années 60 (M. Odile Jouveaux) ;

– autobiographies

Ma vie, mon œuvre aux franges de l’urbain (RMQ) ; Entre friches et sentiers, mon dilemme (D. D’Oliveira) ; Le jour où j’ai atterri dans une déchetterie (Annie Brottier) ; Ma vie dans un squat (Clarysse) ; C’est une maison bleue en haut de la colline (M. Odile Jouveaux) ;

– contes

La princesse des bidonvilles (RMQ) ; Contes éphémères du Château de la Marquise (D. D’Oliveira) ; Jadis vivait au fond d’une friche … (Annie Brottier)  ; La belle et le bidonville (Clarysse) ; À tire d’aile : vol au-dessus de la décharge (M. Odile Jouveaux) ;

Franchir la frontière

Debout depuis six heures du matin, comme chaque jour, Frédéric n’arrivait pas à émerger de ses rêves. Il était né d’une famille modeste d’agriculteurs de la campagne bretonne et sa vie s’étirait au rythme des besoins des animaux de la ferme.

Les efforts physiques constants que nécessitaient les travaux journaliers avaient développé chez lui une musculature puissante ; le père ne plaisantait pas avec le travail, il fallait trimer à chaque heure de la journée, être fort, ne pas baisser les bras, même malade. La faiblesse était un mot à bannir parce qu’elle ne devait pas être.

Ce père dont il évitait de croiser le regard tellement il redoutait qu’il ne lise dans le sien.

Depuis son plus jeune âge Frédéric ressentait qu’il n’était pas à sa place dans ce corps dont il ne voulait pas, ce corps qui le répugnait et qu’il scarifiait depuis ses douze ans. Lire la suite

collage créé par Clarysse

A vous qui tombez yeux ouverts, étonnés                                                                                                                                               

La folie vous a volé jeunesse, espoir, fierté

Lisière esquissée entre terreur et impatience

Du désespoir à la paix ô combien de combats Lire la suite