Gientresundeux

Les ancolies et les jacinthes pointaient dans les jardins, promesses d’éclairs dans toutes les nuances de bleu. Sous nos fenêtres, le geste affectueux entre ces marins rudes, burinés par les intempéries, allant et venant tranquillement sur la place était inhabituel pour nous, voyageurs occidentaux, peu habitués à l’expression de la tendresse amicale entre hommes en public. De forts effluves se dégageaient des ordures chauffées par le soleil de juillet, pénétrant la nuit dans les maisons, poussés par le vent d’ouest qui se levait chaque soir au crépuscule. De gros rongeurs, visibles même en pleine journée, étaient pourchassés par des enfants en haillons qui recevaient une prime en friandises à chaque prise. Tout était là : la luxuriance de la végétation, la crasse au soleil, les humains vaquant à leurs occupations selon leur âge, et le vent emportant chaque soir au loin les bruits et les parfums.

Le rituel du policier était si bien installé que nous finissions par nous inquiéter lorsqu’il tardait à s’annoncer. Après les grattements sur la porte de la chambre, les coups de poings faisaient fuir les geckos rêveurs qui pullulaient au plafond, en attente d’insectes suicidaires. Toujours la même proposition, toujours en turc ; nous mimions à chaque fois notre incompréhension de la langue. Immanquablement, un voisin de chambre traduisait la proposition de change de dollars au marché noir, puis nos dénégations indignées et, dans un éclat de rire, nous présentait le visiteur : c’est la police secrète …

Danielle Fayet

Entre couleurs et courage

Quel courage elles ont, celles qui marchent ainsi, toutes ces femmes si semblables et que ne distinguent que leurs foulards colorés, tous différents dans leurs teintes !

On les appelle folles. Ce sont des mères ou des grands-mères, le plus souvent.

Elles marchent tout autour de la place. La place de Mai. Joli nom, joli mois de printemps.

Devant Maria il y a Valentina, et Florencia la suit, et Anita, Angelina…

C’est la place de Mai, et pourtant parfois il pleut, il vente. Qu’importe, elles sont là chaque fois, régulièrement.

Parfois, les foulards sont mouillés, l’eau coule sur les visages. L’eau coule sur les pancartes.

Elles ne crient pas, elles ne chantent pas.

Elles sont là !

Elles témoignent.

Elles demandent des réponses.

Les policiers aussi sont là. Désormais ils n’interviennent plus. Il y a eu trop d’échos dans la presse à l’étranger.

Elles marchent, parfois elles se tiennent par la main.

Les foulards sont la seule touche de couleur, taches roses, vertes, bleues, orange, jaunes, ocre… Tout un arc-en-ciel de couleurs dans le jour gris.

Un jour elles gagneront ce qui peut encore être gagné : informations ou beaucoup plus, comme les retrouvailles avec un petit-fils arraché à sa famille.

Mais avant, il faudra marcher. Beaucoup. Longtemps.

Elles marchent.

C’est la place de Mai, toute en couleurs et toute en courage.

Dominique Benoist

Celui qui voulait partir

Les pétales bleu pâle jonchaient le sol, comme nous en voyions autrefois sur les chemins qu’empruntait la procession de la Fête-Dieu. Et c’était l’époque où il revenait à la charge.

Parfois des fidèles échangeaient un baiser lorsqu’ils se joignaient au groupe.

Ce geste intime aurait surpris dans bien des pays ; ici il n’était que le témoignage d’un partage sans ambiguïté.

Arrivés au calvaire nous nous dispersions et la plupart repartaient par les rues peuplées de matous sommeillant au soleil.

Ces énormes chats, souvent noirs, parfois roux ou encore rayés de gris, tenaient le haut du pavé et régnaient sur la rue plus que tout autre.

Parfois des rats se faufilaient entre les cageots abandonnés sur les quais.

Nous nous voulions indifférents, mais, malgré tout, ces animaux, insaisissables et qui narguaient les félins nous faisaient parfois frissonner.

Ainsi, notamment du fait de ce monde animal, le port paraissait presque surpeuplé.

Pourtant, quelque chose y manquait, sans que nous sachions vraiment quoi. En fait, je crois que c’était l’absence des femmes.

Celles-ci, dans la campagne, s’activaient aux cueillettes indispensables à l’économie locale et qui seraient ensuite rapportées au village.

Les noisettes, étalées à l’infini le long des routes, séchant au soleil, constituaient par leur vente, un appoint essentiel à ces pêcheurs que la mer ne suffisait plus à nourrir.

Ensuite, en fin d’après-midi, nous longions les quais, conscients que quelqu’un ne tarderait pas à nous rejoindre.

Nous savions qu’il ne manquerait pas d’arriver, présence inévitable et pourtant peu appréciée.

Il avait cette constance à venir, à chaque fois, malgré notre sourde hostilité .

Nous l’imaginions s’agaçant du silence qui l’accueillerait.

Quand enfin nous acceptions de le prendre en considération, il se dressait comme un coq sur ses ergots.

Il nous jetait des coups d’œil méfiants, hésitant, et pourtant il savait se faire entendre assez rapidement.

Il nous parlait d’Ankara, comme s’il était certain que nous l’aiderions à y aller.

D’Ankara, bien sûr, mais aussi d’Istanbul, car l’une et l’autre de ces villes lui importaient.

Enfin, il avouait d’un ton contraint, n’avoir pas les moyens de payer son voyage.

Alors nous levions les yeux au ciel, nous multiplions les mimiques offensées, nous exaspérant de cette scène trop souvent jouée.

Il affirmait alors avoir des relations en ville, prêtes à rembourser les frais que nous engagerions pour lui.

Nous dissimulions nos sourires entendus et gardions l’air sérieux, sans pourtant le croire ni penser un seul instant à l’aider, car nous le savions peu fiable et encombré de son rêve sans qu’il se donne les moyens de le réaliser.

Dominique Benoist

Aimer entre ton vide et mon mouchoir

Normalement, je devrais aimer ton plein, ton plein d’humeur et d’énergie, ton esprit. Car, aimer, c’est aimer tes yeux, ta voie, ton corps, ton odeur, le son de tes vibrations, l’odeur de ta peau, l’odeur de ton intimité. Aimer ton plein est donc naturel, mais aimer ton absence, même quand tu es présente, c’est choisir entre ; aimer ton vide et aimer mon mouchoir. Étrange mouchoir, mouchoir refuge de mes larmes. Larmes qui refusent le vide et, qui ne peuvent s’empêcher de rechercher ton image, le plein de ton être. Image vidée de ton amour, mais image active de nos amours.

Goût sucré de mes larmes qui, me rappelle le miel de ta peau. Mouchoir collecteur dont je ne peux me séparer.

Aimer ton vide est mieux que t’oublier car, dans ton vide, même quand tu es près de moi, j’entends ta voix et même ton rire, même si ton rire s’étouffe au fond de mon mouchoir. Ah ! Ce mouchoir qui est né, lorsque tu as créé ton vide, cette espèce d’espace de cloisonnement, cet espace de labyrinthe où tu as su te cacher, voulu te réfugier.

Ce mouchoir est devenu toi, j’y respire, comme je respirais tes essences et je ne sais plus m’y retrouver entre toi ou, plutôt ton vide et mon mouchoir trop plein de mes chagrins.

Masochisme du philtre d’amour, qui bien que saturé a fini par se déchirer, pour répandre en partie sa substance dans le néant, mais dont l’essence reste prégnante au travers de mon mouchoir.

Qu’en serait-il mouchoir, si toi aussi saturé de mes émotions, je finissais par te perdre. Me resterait-il ton odeur, ton empreinte ? 

Je crois que oui, car d’elle qui, ne me présente que son vide, je continue de l’aimer.

Aussi, je ne me résous pas à le jeter, bien que de tendre doudou, il soit devenu éponge, sachant qu’il représente le plein et elle – le vide, mais qu’en cet état, je peux encore aimer. Vide de sa présence ou plein de ses absences, mouchoir encore un peu.

Didier d’Oliveira

Se glisser entre deux

Le printemps avait laissé place à l’été. L’air était sec et le soleil impitoyable annihilait toute volonté.

Les immeubles embrasaient de leur grand corps de béton la verdure clairsemée ; les bacs à sable étaient vides, attendant le réveil des enfants. Le soleil n’avait pas encore dépassé les toits.

Les sacs poubelles s’entassaient dans les rues étroites ; l’odeur montait jusqu’aux fenêtres, oppressante, écrasante, omniprésente.

La place était encore vide, vibrant sous l’assaut des mouches, dans un balai bien orchestré.

Un obscur voile de déchéance et d’oubli me donnait la sensation d’un abandon total ; j’éprouvais une déception difficile à décrire, qui ne se laisse pas définir, dépassant ce que les mots peuvent exprimer, l’impression de flotter, tel un navire sans capitaine.

Le souvenir de l’homme qui m’avait abordé la veille, revenait me hanter. Il n’avait pas supporté l’impuissance, sa responsabilité était à la mesure de sa virilité ; sa colère avait été terrible devant mon refus.

Il souhaitait m’aider, m’avait-il dit ; j’étais seule dans cette ville peuplée d’individus qui me paraissaient tous plus étranges les uns que les autres, errant de ci de là, cherchant à tromper l’ennui.

Je lui avais dit de m’attendre dans la rue, au pied de l’hôtel, que je devais juste rejoindre ma chambre pour me changer, que j’en avais pour un quart d’heure mais je n’avais pas l’intention de redescendre…

Son apparente tranquillité n’avait pas résisté longtemps au poids de ses pulsions et il était monté, avait enfoncé ma porte.

Rapidement on se retrouvait dans l’ambiance ; pas de faux semblant ; j’avais l’impression de me retrouver dans des rapides, tout sens de l’orientation envolé.

Évidemment, pourquoi aurait-il résisté à un peu d’aventure…

Ma sensation d’impuissance était assourdissante et en même temps libératrice ; j’étais exemptée de ma propre responsabilité.

Peut-être que finalement j’étais dans un mauvais polar.

Marcher entre ma peur et le marteau

Voilà, fallait bien que ça m’arrive. On a beau savoir, on a beau en parler c’est bien connu ça n’arrive qu’aux autres. Alors que je déambulai dans les rayons du supermarché, mon téléphone retentit dans le fond du sac me prévenant que l’alarme de mon domicile s’était déclenchée. Pas d’affolement.

Je rentre chez moi, (presque) tranquillement mais les choses se corsent brusquement lorsque je découvre la porte entre ouverte, l’alarme au sol en miette arrachée du mur et les lumières allumées dans toute les pièces. Alors la peur… je la sens qui cavale dans mes jambes, les pieds, les bras, le souffle s’accélère, tétanisée je sors de la maison tentant de maîtriser la panique. J’appelle police secours.

Bascule dans un feuilleton série B.

– Sont-ils à l’intérieur ? Restez dehors, nous allons vérifier. Comme à la TV la main sur le revolver, les trois policiers entrent un à un dans la maison. Personne. L’oiseau s’est envolé emportant quelques babioles mais causant de sérieux dégâts matériels.

Je décompte le nombre d’intervenants pour une effraction devenue monnaie courante et tellement banalisée.

En moins de vingt-quatre heures, j’ai alerté six policiers : trois pour le constat, deux pour les relevés d’empreintes, un pour le dépôt de plainte. Ajouter à ce décompte, un serrurier pour bricoler une fermeture de la porte qu’il faudra changer, un électricien, un technicien pour l’alarme. Bref, neuf personnes. Sans compter le dossier assurance ainsi que la police municipale. Un monde jusque-là ignoré fait irruption dans ma vie.

Fin de journée, la machinerie est en route : réparer, déclarer, témoigner. La nuit tombe, avec elle la peur jugulée durant la journée réapparaît avec son lot de divagations toutes plus farfelues les unes que les autres.

Enfermée dans ma chambre, téléphone à portée de main, je vérifie si je peux sauter du petit balcon sans risque ; oui ! Je pourrai même accrocher un drap au bord de la rambarde et me glisser sans risque jusqu’au sol. J’écoute le moindre bruit, craquement. A peine allongée sur le lit, je me relève, décide d’aller chercher un marteau pour le glisser sous le lit. Ressortir de la chambre demande un effort démesuré. Franchir la porte et descendre à la cave tient de l’opération de survie. J’attrape le premier marteau qui me tombe sous la main. Il est tellement lourd que je crains de le laisser tomber à mes pieds et de me blesser. Je l’empoigne fermement, remonte, entre rapidement dans ma chambre, ferme à clefs, marteau à la main, peur au ventre. Comment vais-je m’en servir ? Moi qui ne sais pas planter un clou !

Je me fabrique des scenari. L’imagination s’affole et décuple ma force ! Sûr, le premier intrus qui se présente je l’explose contre le mur ! La nuit sera longue, très longue.

Le temps a passé.  Ma folie rageuse s’est estompée. Le marteau lui est toujours dans ma chambre, près du lit. Il s’est inscrit dans le décor. Il a pris sa place. Quand je l’observe, je me dis qu’il faudrait que je prenne des cours de lancer de marteau, de self-défense.

En attendant, tous les soirs j’écrase ma peur sous le marteau, je marche sans crainte sur les sentiers de mes délires oniriques.

M. Odile Jouveaux

Un arc-en-ciel de foulards

Quel courage elles ont, celles qui marchent ainsi, toutes ces femmes si semblables et que ne distinguent que leurs foulards colorés, tous différents dans leurs teintes !

On les appelle « folles ». Ce sont des mères ou des grands-mères, le plus souvent.

Elles marchent tout autour de la place. La place de Mai. Joli nom, joli mois de printemps.

Devant Maria il y a Valentina, et Florencia la suit, et Anita, Angelina…

C’est la place de Mai, et pourtant parfois il pleut, il vente. Qu’importe, elles sont là chaque fois, régulièrement.

Parfois, les foulards sont mouillés, l’eau coule sur les visages. L’eau coule sur les pancartes.

Elles ne crient pas, elles ne chantent pas.

Elles sont là !

Elles témoignent.

Elles demandent des réponses.

Les policiers aussi sont là. Désormais ils n’interviennent plus. Il y a eu trop d’échos dans la presse à l’étranger.

Elles marchent, parfois elles se tiennent par la main.

Les foulards sont la seule touche de couleur, taches roses, vertes, bleues, orange, jaunes, ocre… Tout un arc-en-ciel de couleurs dans le jour gris.

Un jour elles gagneront ce qui peut encore être gagné : informations ou beaucoup plus, comme les retrouvailles avec un petit-fils arraché à sa famille.

Mais avant, il faudra marcher. Beaucoup. Longtemps.

Elles marchent.

C’est la place de Mai, toute en couleurs et toute en courage.

Dominique Benoist

La fin de semaine, au port

 

Les riverains savaient qu’après leur train-train de la semaine, s’animerait leur weekend et que l’odeur de poisson se répandrait jusque sous leurs fenêtres, comme se répandraient Ginette et Mariette, les danseuses, si l’on peut dire, les sauteuses de la brasserie du vieux port, faisant se lapider en de courtes heures, le maigre salaire des pêcheurs de morue.

Des morues dans les cales et des morues dans la taverne s’exhaleraient les ‘transpis’ des uns et des autres. Et le port s’animerait et le commerce aussi.

Tous, des forts en gueule qui raconteraient leurs bravoures dans les eaux glacées de la Baltique. Avis à qui pourrait remettre en doute leurs exploits de marin, sachant toutefois, que nul n’avouerait ses propres chiasses provoquées par les creux de dix mètres ou ses larmes secrètes à la peur de plus revoir ses enfants.

Et les ruelles du port ‘s’embruieraient’ et les ruelles du port ‘s’ensaliraient’ de nouveau de chiques jaunies, crachées par les matelots et de pisses odorantes maculant les bites d’amarrage. Et les bouches d’égout tout comme les caniveaux deviendraient d’heureux réceptacles, de tous les ‘dégueulis’ et autres vomissures d’un trop-plein de rhum et du mauvais brassage d’orges pourrissantes.

Un monde extraordinaire pour quelconque passan, un monde ordinaire pour un port de pêche. Et ils les entendront se la raconter, pétant d’orgueil et d’éructation de leurs exploits réels ou inventés.

Et ils se vanteront de la pénétration de leur pénis, qu’ils prendront pour un dû après tant de mois d’abstinence, alors qu’ils n’avaient même pas pu s’astiquer le mât, tant ils étaient fourbus de fatigue.

Et puis, une nouvelle fois, certains entendront l’histoire de Bjorn, qui aurait pu être la leur, ou à peu près – Bjorn, qui vendait toute sa poiscaille de poissons trop petits pour le marché officiel, mais bien venue chez quelques bistrotiers non-regardant qui n’y voyaient bien sûr, que bénéfice. Et l’autre, qui savait tout sur tout, qui s’impatientait devant la porte du Bjorn, la transformant en Punching-ball, se targuant d’être policier, policier d’apparence, mais surtout arrangeur de bonnes affaires, qui prenait une com sur tout ce qu’il pouvait. Il n’avait pas que lui à voir, disait-il en cette aube naissante. Faut le comprendre, diraient les gars du port, il travaille que deux nuits par semaine.

Il s’y entendait le lascar, pour leur trouver les bonnes adresses, de quoi acheter quelques fanfreluches ou quelques bijoux à la provenance douteuse, mais qui leur serviraient à ces marins-là, à se faire pardonner beuveries et catins, une fois rentrés à la maison. Savoir négocier était indispensable, mais surtout, il était plus important encore de le gueuler fort et haut et d’être régulier.

Puis le charivari du weekend s’estomperait, le port pendant la semaine se reposerait sentant toujours la morue, en attendant les cornes de brume du prochain samedi.

Didier d’Oliveira

Aller entre le feu et la lampe

Entre le feu et la lampe l’histoire se déploie. Il faut y aller, y pénétrer, l’ausculter pour en comprendre l’évolution, retourner aux origines pour vivre le présent. Mouvement de bascule sans cesse réitéré. Sentir en soi les traces du passé, celles qui résonnent dans l’instant. Temps court, temps long d’une vie.

Entre le feu de la passion et la lumière fade sous l’abat-jour de la lampe, combien de renoncements ? L’hydre de mer étend ses tentacules pour mouiller la flamme. Et voici  que l’amour s’éclaire en douze volts. Les plombs ne sautent plus, les sentiments sont court-circuités jusqu’à l’extinction finale.

Allons repars vers l’énergie première, celle aux couleurs rouge vif qui réchauffent le décor. Souviens-toi de tes frères nomades, allumant sur leur passage des foyers chatoyants. Ils vivaient de terre et  d’eau, l’air emplissait les poumons de leurs nouveaux-nés. Les tribus marchaient de l’avant mais, s’ancraient dans leurs muscles et leurs neurones toutes les gamètes de leurs pères.

As-tu oublié d’où tu viens ? Tu portes en toi cette dette de vie, ne te transforme pas en ayant-droit. Personne ne te doit rien.

Entre le feu et la lampe le volcan éteint surprend par l’explosion subite de lave. La croûte se fend. Les lapis se fragmentent qui serviront de terreau fertile. Qui sait ce qui poussera sur ces nouvelles strates ? Des variétés endémiques renouvelées rendues possibles grâce à des éléments venus du fond des âges. Cycle sans cesse recommencé.

Josette Emo