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Érectilité
Orgueil du site et orgasme
Au petit matin.
La montagne est hermaphrodite, au matin, elle est mâle et se dresse en éphèbe.
Aux premières pointes de l’aube, dominant, son mât est déjà dressé, invitant les vallées à se faire femelles.
Alors, des confins de l’aube, exhale de cette luxure, une nuée de gouttelettes qui enveloppent le prince d’une ouate délicieuse.
Maintenant, quelques nuages engorgés, s’effondrent et s’en vont déposer leur semence sur les pentes assoiffées.
Et, l’on entend dès lors, dans le silence majestueux, les vibratos d’une lyre comme celle d’un zéphyr, frémir dans les branches des cèdres et souligner leur plaisir.
Alors, toute entière la vallée bisexuée halète fumant, laissant à l’artiste, une onde orgasmique.
Et l’artiste va bientôt ôter sa vareuse, comme la montagne va ôter sa canopée.
Si bien que, de l’endroit même où il a posé son chevalet, sans pudeur, la montagne lentement va se dévoiler, offrant au pinceau, toute une gamme de couleurs.
Puis, c’est le peintre, qui à son tour, exultera en couchant sur sa toile, la montagne révélée.
Ah ! Qu’aurait-il donné l’artiste en ce moment privilégié, pour être non seulement au sommet de ce mont érigé, mais également à sa naissance, pour fixer sur la croûte, l’irruption volcanique et l’incandescente lave qui fût son alpha et qui est devenu maintenant, cet oméga généreux.
Aimante vallée
A l’écrin endiablé
Au phallus en rut.
Didier d’Oliveira