Il était au canon de son âge
vers nous montait sa sagesse immuable
ses pieds semblaient encore liés au sol
comme par un entrelacs de fougères
une dentelle jalouse luttant contre l’éternel
pourtant tout était prêt
le célèbre manège s’était mis en route
au son de l’orgue de barbarie
pour tenir éloignées les ombres funestes
émergentes d’un nuage aux teintes de pétrole
aux teintes chamarrées de l’ambre
au goût de la nuit crépusculaire
au goût de multiples angoisses
mais plus haut que ses pieds entrelacés
ses yeux encore intensément bleus
regardaient Colombe et Arlequin
qui s’enfilaient sifflant souriant
dans les branches de l’arbre de la vie
l’invitant tendrement à rejoindre ses ancêtres
dans une mazurka céleste
Didier d’ Oliveira