
Il est des jours où tout semble morose,
Comme enlevant le coloris aux choses,
Quand on capte tous les gris de son être
Et que l’on ressent la tristesse naître.
Il est des jours où l’ombre nous conquiert
Faisant glisser notre âme sur la pierre,
Sans regarder notre belle nature
Sans unisson, très loin de sa parure.
Combien est-ce dur de se reconnaître,
De dépister tout le sens de son être,
Le graduer au rythme de la terre,
Le mesurer aux arts de l’univers.
Rien n’est pire que laisser libre cours
A ses idées surtout si elles courent.
Sans retenue, ni foi, elles parcourent
Les plus viles de nos arrières cours.
Suis-je muré dans cet abrupt muet ?
Éclatement, vide prématuré !
Turpitude qui m’engourdit l’esprit,
Oh ! gris sombre, rameau d’âmes meurtries.
Gris, tu mates lumières et couleurs.
Dans ce sombre, naissent mes pauvres peurs.
Le ciel s’éteint, laissant la place aux froids
Et l’inertie, me sidère d’effrois.
Je tombe et crie, sombre dans la folie,
Et maintenant, je perds foi en la vie.
J’ai peur des mots, ils ne s’assemblent plus,
Mon jugement lui-même, semble occlus.
L’heure lasse m’impose tout son poids,
Rétrécissant loin mes pauvres émois.
La sombre nuit prenant pouvoir et place
La souffrance alors m’aborde, rapace.
Il est des jours où tout semble morose,
Il est des jours ou la nuit est nécrose
Quand on confond tous les gris au gris-noir
Quand la tristesse empale le pouvoir.
Didier d’Oliveira