
Plage déserte, pas une âme
pas un bruit, calme plat du jour qui s’enfuit
l’usine au loin s’est endormie.
Au pied des pieux puissants, briseurs d’élan
Se jette la vague, elle étale sa langue luisante
et vient lécher le sable rougeoyant aux rayons du soleil couchant.
Que restera-t-il de ces traces, de ces pas imprimés dans le sable,
de ce passage éphémère du vivant ?
C’est un enfant qui a couru en riant vers la mer
à la limite du sable brillant et de l’eau qui l’attire.
C’est un parent au loin lui craint de s’éloigner , de ne pas se mouiller.
Et l’enfant s’est écarté, a bifurqué, longé la ligne blanche
laissant à chaque pas qui s’enfonce une traînée de sable égréné,
un filet qui les relie comme une chaîne aux maillons dorés.
Que restera-t-il de ce moment de joie, instant fugace de partage et d’émoi ?
La vague inexorablement effacera toute trace, rendant au sable sa surface
lisse et plane comme l’ardoise qu’enfant on nettoyait d’un doigt.
Ne restera que le souvenir, mémoire inscrite et figée dans le temps
invisible et pourtant …
Annie Brottier