Chris
Je ne veux pas de l’avenir que vous m’offrez ; une société de consommation faite de contraintes sans désir, ni plaisir
Je veux une société de liberté, sans lois, où je me suffirais à moi-même, sans personne pour m’imposer quoi que ce soit
D’où je viens ? D’une société sans rêves ni devenir où triomphe la loi du plus fort, du plus excluant, du plus dominant où chacun pour exister doit écraser l’autre.
Un diplôme ? Pour quoi faire ? Pour reproduire ce que je hais ? Une société en compétition de consommation, sans attention aux autres.
Merci, très peu pour moi. Je veux vivre sans moyens, une vie qui ne dépendrait que de moi, de ce que peux imaginer, vouloir, désirer, créer, peut-être.
Jouer de la musique, peindre les jours, sculpter les pierres, le bois, jouer avec le bruit du vent dans les arbres, avec le cours des rivières, les animaux qui peuvent m’en apprendre. Humains et non humains unis pour exister.
Comment vivre avec ce que vous proposez ?
Vous me proposez quoi ?
Passer mes journées, enfermé, derrière un ordinateur. Rentrer dans une cage formatée où tout le monde fait la même chose en même temps. Voir mes rêves imposés par des médias menteurs et envahissants qui prennent le pouvoir sur mon cerveau .
Vous avez mis l’humain au centre du monde. Pourquoi faire, pour réduire d’autres hommes et la nature en esclavage, la soumettre et la détruire ?
Non merci, je n’en veux pas de cette société là. Vos vies sont vides.
Ceux, celles, celui, qui attendent, le Chœur
Que cherchais-tu à part toi-même ? Nous t’attendions sans espoir, angoisse de toi disparu. Comment vivre avec ton absence, tu existes pour nous.
La mère : pas de reproches mais aussi qu’avons-nous à proposer, quel monde avons-nous à t’offrir. Tu crois que nous n’avons pas conscience des travers du monde ?
Te proposer un monde en fête en folie de bonheur n’est pas en notre pouvoir. Peut-être que la sécurité matérielle t‘encombre
Le père : quel bonheur de te voir revenir ? Qu’as-tu vu vécu éprouvé ? As-tu eu peur de l’hostilité du monde ? As-tu rencontré l’invisible, l’indicible. As-tu vécu la violence, la douceur, des hivers sans espoir , des nuits sans lune, des orgies d’étoiles ? As-tu eu faim, t’es-tu senti seul ou invincible ?
Nous avons attendu tous les jours , toutes les nuits guettant les signes qui pouvaient venir de toi ou du monde dans lequel tu avais cru trouver un pays.Tu ne veux pas de cette société là. Comment faisais tu , sans amour sans aide, sans les autres.
L’instant du retour
Le chœur : Instant tant désiré, te retrouver, instant si difficile pourtant. Peut être tu ne veux plus nous voir, tu ne nous connais plus. Pouvait-on même imaginer te revoir un jour. Joie déception. Qu’es tu devenu pendant tout ce temps ?
Chris :
Me voilà devant vous… je vous hais. Je ne sais pas pourquoi je suis revenu. Quelle force m’a poussé à revenir parmi vous. Retour d’un voyage dont on ne revient pas.
Le Chœur
Qu’attends tu de nous maintenant ? As tu faim, soif, veux tu dormir, raconter, te taire ?
Que va-t-il se passer maintenant, vas tu repartir, rester ? Nous aimer encore, nous haïr toujours ?
Chris : je ne sais pas ce que je veux…
Sylvie