C’était le 22 octobre, jour de mon anniversaire. Mes enfants étaient là, le gâteau aussi. J’avais fait un petit repas léger. Je ne suis pas très bonne cuisinière et je ne peux – ni ne veux – plus y passer trois heures… Les petits n’avaient rien mangé comme d’habitude à part les esquimaux au cassis faits maison que Louis qualifie de délicieux. Bref, pas de problème particulier. A onze heures trente , minuit , nous étions tous au lit et moi aussi quasi endormie.
Au milieu de la nuit, je me suis réveillée… jusque-là rien d’exceptionnel ! Sauf que là j’étais dans la rue … !!
C’était une rue déserte éclairée de bandeaux verticaux bleus. Une rue style New-York mais un New-York futuriste… je ne sais pas, disons en 2054. Une ambiance assez froide : des bâtiments rectilignes, des reflets de néons sur le macadam, des gratte-ciel, personne, une rue complétement déserte. Une ambiance à la Bilal. Il avait beaucoup plu.
A côté de moi se tenait un homme masqué et en combinaison, jeune, un genre de Batman ou Captain America… je ne reconnaissais pas vraiment l’accoutrement ! Et moi, j’étais là … enfin j’étais plus grande et plus jeune, méconnaissable, transformée… un peu comme échappée de la tombe ou du labo de sciences !! L’horreur ! J’aurais pu me faire peur, mais non … c’était avec une espèce de curiosité et d’incrédulité que j’appréhendais mon nouvel environnement et ma nouvelle enveloppe corporelle. Je regardais, perplexe, les fenêtres telles des hublots de machine à laver, les ascenseurs transparents qui étaient vides bien sûr et flottaient comme des gouttes d’eau dans l’air.
C’était une ville rectiligne, tout était raide. Tout était cube, des cubes empilés et emboités dans une symétrie parfaite. Je flottais, mes pieds ne touchaient pas le sol. C’était irréel. J’avais beau me pincer, je ne revenais pas à la réalité…
Sylvaine Dockerty