Terrain vague

Espace libre et dégagé

Vide et délaissé

Oublié d’une occupation humaine

Ou dévasté puis livré à lui-même,

Le terrain vague et cabossé

Fera rêver des bâtisseurs habités

De l’envie d’ériger là

Des murs, des tours, un habitat,

Des rues, des parkings, des quartiers entiers.

Et les gamins prisonniers

De ces villes de cloisons

De béton quadrillées en prisons

S’en iront aux franges de l’urbain

Chercher une friche, un terrain,

Un bout de terre abandonnée

Où leurs cris et leurs jeux

Ne dérangeront pas les acrimonieux.

Le terrain vague et ses broussailles,

Ses trous, ses gravats, sa ferraille

Abritera le temps d’un nouveau plan

Les rires et les pleurs des enfants,

Et au crépuscule des cieux

Les rendez-vous des amoureux.

Mais quand arriveront grues et pelleteuses,

C’en sera fini de leurs mines radieuses.

Annie Brottier

Littérature potentielle sur le thème des Franges Urbaines

Titres de livres à venir ( ou non) avec le nom de leurs auteur.es

nouvelles

Le château d’eau de ma mère (RMQ); Gens du voyage, la transgression (D. D’Oliveira) ; Zone désaffectée (Annie Brottier) ; Dépotoir public (Clarysse) ;  Les clos-masures ont disparu (M. Odile Jouveaux) ;

– romans

La part du ghetto (RMQ) ; La maison du garde-forestier (D. D’Oliveira) ; La révolte des terrains vagues (Annie Brottier) ; L’ombre du château d’eau (Clarysse) ; Le mitage des campagnes (M. Odile Jouveaux) ;

– polars

Disparition à l’aéroport (RMQ) ; Folie meurtrière sur l’échangeur (D. D’Oliveira) ; Le château d’eau a disparu dans la nuit (Annie Brottier) ; Le cadavre de l’aéroport (Clarysse) ; Le train siffle trois fois (M. Odile Jouveaux) ;

– essais

Les gens du voyage : présence et accueil depuis le 19e siècle (RMQ) ; Trafics en tous genres sur la friche nord (D. D’Oliveira) ; Comment concilier rave-parties et friches commerciales (Annie Brottier) ; les décharges humaines (Clarysse) ; De la nécessité de créer des bassines aux abords de terrains de camping (M. Odile Jouveaux) ;

– recueils de poèmes

Poésie des espaces oubliés (RMQ) ; Anthologie lexicale des jardins ouvriers (D. D’Oliveira) ; Ô zones mutantes, plages de rêveries (Annie Brottier) ; Divagations sur terrain vague (Clarysse) ; J’ai même rencontré des tziganes heureux (M. Odile Jouveaux) ;

– littérature érotique

La blonde des échangeurs (RMQ) ; Licence au rond-point G (D. D’Oliveira) ; Les impensés d’un jardin d’accueil (Annie Brottier) ; Le jardin des sens (Clarysse) ; La belle endormie (M. Odile Jouveaux) ;

– romans épistolaires

Le cercle littéraire des amateurs de friches industrielles (RMQ) ; Du menuet à la rêve-partie (D. D’Oliveira) ; Échanges autour d’un rond-point sans fin (Annie Brottier) ; Correspondances d’un échangeur (Clarysse) ; Au cœur de la ville, naissance d’un bidonville (M. Odile Jouveaux) ;

– biographies

Ernest, graffeur d’usine désaffectée (RMQ) ; Les gens du voyage, Django Reinhardt (D. D’Oliveira) ; La vie d’un passionné de l’aménagement glissant (Annie Brottier) ; Le parcours d’un homme du voyage (Clarysse) ; Petite histoire de l’aménagement du territoire, utopie des années 60 (M. Odile Jouveaux) ;

– autobiographies

Ma vie, mon œuvre aux franges de l’urbain (RMQ) ; Entre friches et sentiers, mon dilemme (D. D’Oliveira) ; Le jour où j’ai atterri dans une déchetterie (Annie Brottier) ; Ma vie dans un squat (Clarysse) ; C’est une maison bleue en haut de la colline (M. Odile Jouveaux) ;

– contes

La princesse des bidonvilles (RMQ) ; Contes éphémères du Château de la Marquise (D. D’Oliveira) ; Jadis vivait au fond d’une friche … (Annie Brottier)  ; La belle et le bidonville (Clarysse) ; À tire d’aile : vol au-dessus de la décharge (M. Odile Jouveaux) ;

Une frontière brumeuse entre le réel et l’imaginaire, le rêve…

Je cours, je cours, je fais le mur je vole par-dessus le toit, j’ entraîne avec moi la mort ma douce compagne qui ne me quitte pas.

Elle accompagne l’amour, je ne peux m’en passer, pas de vie sans lui. J’ai le cœur en déroute.

Je tombe doucement, sur le sable mouillé : marée basse. L’océan s’est enfui.

Le crabe en chocolat attise ma convoitise, je le rattrape et cède au doux péché mignon de gourmandise, je le croque, je le déguste, il fond doucement dans ma bouche.

Je n’ai pas vu l’aube venir. C’est à ce moment-là que je m’endors après ma nuit de rêve.

M. Odile Jouveaux