Le terrain vague de notre enfance

Derrière les maisons neuves, coincé par la route nouvelle,

Il résiste aux bulldozers, aux pelleteuses,

qui bousculent, chamboulent et creusent.

Le terrain vague, notre aire de jeu, notre tanière,

Territoire de nos rêves enfantins assiégé par les indiens

défendu et conquis par les cow-boys en culotte courte,

Les jambes maigrelettes griffées par les chardons,

Le sable qui voltige saupoudre nos cheveux de poussière

Parsemée d’herbe asséchée par le vent tourbillonnant

entraînant dans son souffle quelques papiers gras qui papillonnent

au dessus de nos têtes.

Balle aux chasseurs, marelles tracées au sol avec quelques cailloux, de la terre au ciel nous parcourons l’espace.

Chasse aux chiens errants à coup de cris et de cailloux,

Terrain vague, vague à l’âme, espace de liberté,

Éclats de rire, feux de joie, échauffourées,

 

Terrain vague de l’enfance éphémère

disparu sous les coups de la pelleteuse.
Les enfants d’aujourd’hui peuvent-ils encore rêver ?

M. Odile Jouveaux

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