Ô joie ! C’est la fin du monde. Faisons du passé table rase et accueillons la révélation.

Laissons-nous aller à l’ivresse, à la griserie et à la volupté enfin accessibles.

Des temps nouveaux arrivent, qui ne seront que ravissement et réjouissances. Hier c’était guerre, famines, solitude et chagrins, tous excès d’un monde exclave de la technologie.

Désormais, nous pouvons sans honte nous débarrasser des oripeaux défraîchis de la culpabilité.

Jouissons sans entraves ! Adonnons-nous aux pires folichonneries (que nous n’aurons garde de confondre avec les cochonneries). Rions, et rassemblons-nous afin de nous divertir à l’infini. Exultons ! Chantons avec allégresse ! Dansons jusqu’à l’extase ! Que rien ne vienne troubler notre euphorie.

Vade retro, ronchons et râleurs, rabat-joie et autres rabougris de l’esprit ! Laissez-nous nous livrer aux transports de la sensualité, à l’excitation des sens. Sinon vous serez en butte à notre hilarité et nous ne vous ménagerons pas dans nos rigolades !

Amis, tous avec moi ! Jubilons, que ces enchantements du bonheur nous mènent, selon notre nature, soit à un bien-être souriant, soit à une béatitude délicieuse, soit encore à une folle exaltation. Que chacun trouve l’épanouissement qu’il souhaite.

Hier nous devions dissimuler nos sourires. Notre alacrité était dénoncée et notre enthousiasme refoulé, sans nulle consolation.

Mais voilà, c’en est fini ! Voyez comme il est doux de suivre ses inclinations. A nous l’enivrement et le régal des banquets ! A nous la liesse des tarentelles enchantées, des farandoles entraînantes, pour la plus grande satisfaction des musiciens enjoués et ravis.

C’est donc avec fierté que je vous engage à faire rayonner partout la félicité que nous apporte cette splendide apocalypse !

Dominique Benoist