Dans la nuit noire luit la lune, astre céleste, satellite immuable compagne de la Terre. Elle est changeante et capricieuse, tantôt pleine tantôt croissant, elle diminue, disparaît et nous revient. Elle est montante ou descendante, énorme disque blafard qui éclaire nos rues et nos campagnes d’une lumière fantomatique. Parfois toute rousse, annonciatrice de pluie ou de mauvais présages. Elle poursuit son cycle invariable, sa rotation autour de la Terre en vingt sept jours et des poussières, jouant de son influence sur les liquides terrestres, le flux et le reflux des marées, le sang des femmes, sur les accouchements plus nombreux les nuits de pleine lune.

Depuis des millénaires les agriculteurs surveillent ses différentes phases pour profiter des meilleures périodes de semage et de plantation. Qui n’a pas entendu quelqu’un affirmer que les nuits de pleine Lune, le sommeil était agité, perturbé par des insomnies ou des cauchemars ? Qui n’a pas tremblé à la lecture d’histoires d’hommes ordinaires qui se transforment en loups-garous ou en vampires sous l’influence de la pleine lune ? Qui n’a pas un jour regardé son thème astral, intrigué par cette croyance de la position des étoiles et de la lune au moment de sa naissance ? Des civilisations entières ont tremblé lors des éclipses, quand le soleil avait rendez-vous avec la lune et que taquine, elle le cachait privant la Terre de la lumière. La lune en astrologie influe sur le monde intérieur, le subconscient ou les instincts. On est bien ou mal luné selon l’humeur du moment, on est dans la lune si notre attention dérive mais con comme la lune alors ? Quand on est con on est con, ce n’est pas une humeur, c’est une constante. C’est peut-être Jean de la Lune le responsable. Il n’a pas l’air finaud enfermé dans son ballon tout là-haut. Les jeunes mariés eux la préfère de miel la lune et c’est au clair de lune que les amoureux de Peynet se déclarent leur amour. L’astre conserve sa part de mystère, sa face cachée même si des astronautes ont foulé son sol désertique un jour célèbre de 1969. Le dictionnaire s’est fendu pour l’occasion de nouveaux mots alunir  et son compère alunissage. Mais pour nous simples terriens, ce n’est pas demain la veille qu’on ira décrocher la lune et quand les hommes auront fini de tout détruire sur terre, dans la nuit noire luira la Lune, astre céleste, satellite immuable de la Terre

Annie Brottier