Sur la mer bleue
Rudolf Noureev
Un jour ensoleillé
Tendrement, tendrement
M’expliqua
Comment je devais plonger
« oui, dis -le, dis-le moi »
Sur la mer bleue
Rudolf Noureev
Un jour ensoleillé
Tendrement, tendrement
M’expliqua
Comment je devais plonger
« oui, dis -le, dis-le moi »
Il y a un rêve et un corps. Le rêve est dans le corps.
Intériorité torturée et ouverte à la page généreuse, le don vit. L’enrobée aussi. Sérénité offerte où les racines enfantées du bien être se tendent vers l’horizon, puis suspendent les mots. Pourquoi pas le vent qui buffe , TWIST AGAIN et trouble. INFIRMITÉ.
C’est un tourbillon cadencé : y a qu’à ouvrir la pieuvre féminine et lascive. Lauréate du concours de douceur, casting réussi. Chevilles dénouées puis autoritaires, oser encore, oser être ballon et s’envoler dans le bleu. La désarticulation à volonté, pourquoi combler, non et non, s’enivrer de sagesse et glisser pour ressusciter. Sueur chaude de la femme statue, membres fleuris et fesses piquantes. Direction l’horizon et sur la route, un squat de tendresse. Se tortille la fille et s’approprie l’équilibre. Le pas en avant conquérant. Un bruit de bottes sous contrôle. La marionnette fait de l’œil, appâte et vous attend.
RMQ
Il y a un rêve et un corps. Le corps est dans le rêve
Elle est seule, au milieu de la pièce vide. Accroupie sur le sol, pieds nus, immobile, absente, indifférente à ce qui l’entoure, enfermée dans sa bulle. Lentement elle se relève, le bras droit s’étire, la main saisit le souffle d’air qui palpite autour d’elle. Elle se perd, s’étire, pivote sur elle-même, marche à pas lent avant, arrière, sur le côté, elle s’en va, danse, danse avec les mots qui s’échappent de sa bouche. Elle écoute, écoute la musique, vibrato étouffé, perdu loin, loin dans son âme égarée.
Silencieuse, elle se recroqueville, s’allonge sur la dune bleutée, se relève alors et de sa main agile attrape le vent, l’air, l’espace.
Elle jongle avec son corps, se tortille, se balance, se déhanche, se trémousse. Soudain elle s’emballe tend les bras vers les étoiles, lévite doucement, se laisse planer, disparaît. Elle s’en est allée. Il reste sur la dune l’empreinte de ses pas que l’écume de mer bientôt emportera.
M.Odile Jouveaux
Où trouver l’espace pour s’épanouir, que va-t-il sortir de cette chrysalide au corps fragile, silencieux, attentif ? Elle tend ses bras vers d’autres cieux, elle hésite, recule, souffle rentré, membres à l’arrêt. Chiffonnée encore, elle se dépliera petit à petit ; 1, 2, 3 la voilà sortie ! Tête haute, elle se tient en équilibre, boucles noires en balancier, bras repliés encore. Un lac soudain l’accueille, miroir de ses rêves, elle y plonge le visage, et devient eau, bercée par les ondulations de surface, le clapotis assourdi la berce. Elle s’endormirait presque, sirène alanguie, allongée sur les fonds plats.
Puis une impulsion, un désir, un coup de reins, le bassin en pivot, elle réémerge, s’épanouit en lotus, fleur encore en bourgeon. Le vent la dérive sans rive, elle se délecte de l’instant.
Soudain au-dessus d’elle, un fil, elle s’interroge, le touche du bout de l’index. Va-t-elle le saisir, se laisser tirer vers d’autres liens ? Elle recule, observe, fait silence en elle-même, appelle la petite fille, part oubliée d’elle-même. Mais curieuse, elle tricote ce fil, du bout des pieds , du bout des mains, pousse la porte, s’entoure de ce nouveau cocon, dont elle connaît les nœuds ; ils seront faciles à démêler. Alors, elle devient oiseau, une chute contrôlée en gestes ralentis l’amènera à l’abri sous ses ailes déployées vers des dunes amollies.
La peur a disparu, elle écoute le silence. Le désert ne lui fait pas peur, elle se confond avec la couleur du sable, s’y enfonce en petits mouvements arrière jusqu’à disparaître, rêve fugace et évanescent.
Josette Emo