Allégorie du temps

Et je vis le galet. Tout rond, tout lisse, se jouant du courant. Né à la source des Cévennes hautes, détaché du ventre des monts. Il déambule au fond du canyon, un choix s’impose : le Gard, la Lozère ? La route est longue jusqu’au Rhône. Il poursuit le flux, passe sous le pont du Gard, salue les romains bâtisseurs du premier siècle. Il se sent exister, pas par la taille il est si petit, mais grâce à son grand âge. Mialet, ville de miel, il se laisse couler sous l’arche en pierre du pont des camisards. Encore cent trente kilomètres jusqu’au Rhône, il glisse en une descente serpentine le long du gardon d’Anduze.

RMQ

PS: Erreur de parcours. Il est arrêté sur ce bout de plage sauvage par les pieds nus d’un baigneur en manque de ricochets ; mes pieds.

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