Elle caméléone

Il y a un rêve et un corps. Le corps est dans le rêve

Elle est seule, au milieu de la pièce vide. Accroupie sur le sol, pieds nus, immobile, absente, indifférente à ce qui l’entoure, enfermée dans sa bulle. Lentement elle se relève, le bras droit s’étire, la main saisit le souffle d’air qui palpite autour d’elle. Elle se perd, s’étire, pivote sur elle-même, marche à pas lent avant, arrière, sur le côté, elle s’en va, danse, danse avec les mots qui s’échappent de sa bouche. Elle écoute, écoute la musique, vibrato étouffé, perdu loin, loin dans son âme égarée.

Silencieuse, elle se recroqueville, s’allonge sur la dune bleutée, se relève alors et de sa main agile attrape le vent, l’air, l’espace.

Elle jongle avec son corps, se tortille, se balance, se déhanche, se trémousse. Soudain elle s’emballe tend les bras vers les étoiles, lévite doucement, se laisse planer, disparaît. Elle s’en est allée. Il reste sur la dune l’empreinte de ses pas que l’écume de mer bientôt emportera.

M.Odile Jouveaux

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