La maison se situe à l’entrée du village adossée à la montagne. Murs épais, grande cheminée dans la pièce commune aux fenêtres étroites. Large couloir sombre doté d’un escalier rustique en bois de sapin qui mène à l’étage où se trouvent de vastes chambres aux armoires anciennes, aux lits recouverts d’édredons de plume couleur rouge ou jaune satiné. Peu de confort. Une ampoule par pièce qui pendouille mollement au milieu du plafond. Chaque chambre est dotée d’un poêle à bois qu’il suffit d’observer pour imaginer un semblant de chaleur. Pour les besoins pressants, c’est dehors, au frais, dans une cabane accrochée à la maison. En cas d’urgence un seau est planqué dans la table de nuit. Pour la toilette une bassine réservée à cet effet trône dans l’évier en grès rose de la cuisine. Eau froide, tirée du ruisseau qui dévale la montagne. C’est revigorant, ça vous donne un coup de fouet avant de se lancer à l’extérieur.
Mois: septembre 2021
La cave
Maison de ville, briques silex, porte basse, fenêtres à petits carreaux, poutres apparentes dans chaque pièce, deux étages plus grenier, maison banale de Normandie, construite dans les années 1850, à l’ombre, côté nord de l’imposante église romane du village.
La maison a son histoire propre, sans doute, mais rien, que je ne puisse vous livrer sinon, d’y avoir vu vivre mes grands-parents ; je me souviens de pièces austères pavées, en rez-de-chaussée comme à l’étage, de tomettes rouges.
Rien ne m’attache à cette maison, si ce n’est la cave. Lieu de repos de mon grand-père. Il y avait installé dans l’entrée, un tonneau retourné ainsi que deux petits tonnelets qui servaient de siège.
L’espace-monde d’une chambre
Il est un hôtel près de Trouville/sur Mer, célèbre par son histoire et par les personnages illustres qui l’ont occupé. Il s’agit de l’Hôtel des Roches noires, énorme bâtisse qui comptait soixante-dix chambres sous le Second Empire, trois cents en 1913. Il a vécu l’arrivée de l’électricité. Les grands bourgeois, les milliardaires américains, les aristocrates russes, les industriels allemands y venaient en villégiature du temps où Trouville était une station balnéaire très prisée des riches. Il connut les deux guerres, résista aux bombardements, fut réquisitionné par les Allemands, puis transformé en hôpital de guerre. Par la suite il fut vendu par petits morceaux sous forme d’appartements.
Les Jardins
Des jardins il en existe de toutes sortes. À l’image de la nature, un peu fous, exubérants ou plutôt organisés, sages ou encore exotiques, invitant au voyage. Les jardins racontent des histoires, des histoires de jardiniers poètes, ou peintres, des jardiniers voyageurs. Ils invitent le promeneur à rêver d’ailleurs, à rêver d’un monde imaginaire.
On trouvera des ports
Dans le port d’A., il y a des marins qui tissent et retissent leurs filets, la gueule faisandée par le sel, la gueule faisandée par l’alcool, la gueule vérolée par celles…
Et sur sa jetée, d’autres pleurent le départ de leurs fils, le départ de leurs hommes. Le temps va être long et, s’ils étaient en danger ?
Les gares
LES GARES
Lieu où des milliers de gens
Se croisent sans se connaître
Files de fourmis pressées
Rivières aveugles
Dans les salles des pas perdus
Refuge des paumé.es et des exclu.es
Quarante notes préparatoires
1- A combien de lieues se trouve mon lieu avec le lien que je recherche ?
2- Quel lien me pousse vers ce lieu ?
3- Trouverais-je une liaison entre le lieu et le lien ?
4- Ce lieu est-il un espace limité ou un vide illimité ?
5- Et si ce lieu était intemporel ?
6- Quel est le lien entre moi et le lieu ?
7- Quel genre de lien vais-je nouer en ce lieu, avec qui, avec quoi ?
8- Même, si je vais en ce lieu, serais-je toujours en lien avec moi-même ?
9- Un atelier sur le lien ! serais-je attaché ?
10- Si je lie les Huns entre eux, le lieu sera remarquable.
Au loin, l’horizon
![](https://tracesresonances.com/wp-content/uploads/2021/09/horizon.jpg?w=1024)
La Lande n’a pas de fin, pas de contour, pas de limite, elle s’étend plate sans colline
Au loin coule une rivière
Pas d’écho, pas d’oiseaux
que le vent qui courbe les buissons
Des touffes d’herbe
Une planitude chauve
Un no man’s land sur la carte du temps
Un horizon de landes et de tourbe de bosses
Toutes sortes de verts
Vert tendre, vert d’eau, vert-maronnasse
Douceur de l’herbe vert-pomme
Mon horizon d’attente
mon seul horizon est l’horizon
l’horizon qui tourne en boule sur lui-même
en reflet à la Maurits Cornelis Escher
un horizon comme un secret derrière la porte
un horizon sacré inatteignable
que si tu le touches il s’échappe
il t’échappe
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