Aller entre le feu et la lampe

Entre le feu et la lampe l’histoire se déploie. Il faut y aller, y pénétrer, l’ausculter pour en comprendre l’évolution, retourner aux origines pour vivre le présent. Mouvement de bascule sans cesse réitéré. Sentir en soi les traces du passé, celles qui résonnent dans l’instant. Temps court, temps long d’une vie.

Entre le feu de la passion et la lumière fade sous l’abat-jour de la lampe, combien de renoncements ? L’hydre de mer étend ses tentacules pour mouiller la flamme. Et voici  que l’amour s’éclaire en douze volts. Les plombs ne sautent plus, les sentiments sont court-circuités jusqu’à l’extinction finale.

Allons repars vers l’énergie première, celle aux couleurs rouge vif qui réchauffent le décor. Souviens-toi de tes frères nomades, allumant sur leur passage des foyers chatoyants. Ils vivaient de terre et  d’eau, l’air emplissait les poumons de leurs nouveaux-nés. Les tribus marchaient de l’avant mais, s’ancraient dans leurs muscles et leurs neurones toutes les gamètes de leurs pères.

As-tu oublié d’où tu viens ? Tu portes en toi cette dette de vie, ne te transforme pas en ayant-droit. Personne ne te doit rien.

Entre le feu et la lampe le volcan éteint surprend par l’explosion subite de lave. La croûte se fend. Les lapis se fragmentent qui serviront de terreau fertile. Qui sait ce qui poussera sur ces nouvelles strates ? Des variétés endémiques renouvelées rendues possibles grâce à des éléments venus du fond des âges. Cycle sans cesse recommencé.

Josette Emo

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