cher Jean-Sébastien Bach
la nuit la terre n’arrête pas de tourner la musique de tourner dans ma tête
ta musique et Glenn Gould
ta musique et le jazz
tu n’as pas connu le jazz
si tu savais comme lui te connaissait Lire la suite
cher Jean-Sébastien Bach
la nuit la terre n’arrête pas de tourner la musique de tourner dans ma tête
ta musique et Glenn Gould
ta musique et le jazz
tu n’as pas connu le jazz
si tu savais comme lui te connaissait Lire la suite
Par les soirs bleus d’été j’irai dans les sentiers
un jour parmi les autres nous prendrons le bateau
sans lever l’ancre il n’est point de voyage sans la voile sous le vent il n’est point d’escapade
un jour avec les autres nous lèverons la voile et l’ancre de marine
et le pont sera lisse lavé par les marins Lire la suite
1 Si tu me quittes est-ce que je peux venir aussi ?
2 Je fugue tu m’attends
3 tu fugues je t’attends
4 fuguer c’est partir deux fois
5 fuguer c’est voyager en douce Lire la suite
Ce frisson ce frissonnement ce picotement s’installant entre veille et sommeil cet ensoleillement cette acuité du regard dérangeant comme un corps se déplaçant malgré les encombres du temps et du vent saccadant les branches mortes d’une généalogie désuète et pourtant encombrante d’actes refoulées de dénis endeuillés d’ennuis transitoires et intransigeants Lire la suite
Le premier texte est écrit par l'auteur.e de la signature. Le deuxième est passé entre les mains de tous les participant.es qui ont chacun.e remplacé deux mots
Elle avait couru jusqu’à perdre haleine vers la ferme en contrebas ; sous une pluie battante, elle arriva, les sabots crottés et s’écria avec bonheur : il est né cette nuit
Elle avait couru jusqu’à perdre haleine vers la plage en contrebas , sous une pluie rafraîchissante, elle s’allongea, suivie d’Ivan et s’écria stupéfaite : il est arrivé ce matin
PASC
The Mirror - une performance d'Alexandre Desplat - (cliquer sur The Mirror pour voir la vidéo sur Youtube)
en moi plusieurs mois en émois
s’entrechoquent se touchent et se broient
mon corps vibre se tord et retors m’entraîne
m’enlace et me mord
en moi deux êtres s’affrontent se ressemblent
moitié de moitié formant deux moitiés
tu me regardes je te regarde
je regarde ton espace effaré
phare, far comme lointain
comme miroir sans tain
comme double incertain
tu me touches la main je te touche la main
c’est ma main la tienne
c’est ta main la mienne
ne formons-nous qu’un ?
entre nous ce miroir sans tain
entre nous un espace incertain
et la musique gronde
et la musique inonde
comme une vague triste
une nostalgie blessure
c’est mon enfance qui appelle
c’est mon enfance qui geint
mon enfance qui se plaint
qui frappe à ma porte
qui me touche et m’emporte
mon enfance a pris corps
elle fait corps avec moi
et parfois elle me broie
mon enfance est une danse
une bagarre un combat
je ne la lâche pas
je l’enlace je l’entends
elle ne me lâche pas
m’empêche d’avancer
m’empêche de penser
des voltes des survoltes
des contre-ut et des contre-tu
tu me tues je te tue
nous ne faisons plus qu’un
des sautés des piqués des sauts de deux
de la vitesse
parfois de la tendresse
un mélange ambigu dont on ne sait sur la scène lequel
lâchera l’autre
corps à corps cœur à cœur
lancés pas de deux
pas de deux entrechats
ballets et arabesques
araignée Louise Bourgeois
toile tissée par l’invisible Ariane
chorégraphie graphique
ensemble graphité
entrechats jetés mal portés mal aimés
enchevêtrés de larmes enchevêtrés sans arme
butés
ni l’enfant ni l’adulte ne lâche ce combat empêtré
et puis il faut que ça arrive
dire adieu au passé
en quelques enjambées se prendre se déprendre
essayer d’oublier
je t’aime et je te tue je veux ma liberté
j’aime ma liberté
enfance délinquante enfance déchirée ôte-toi de ma vue
laisse-moi respirer
tu m’étouffes tu es beau
beau comme le ciel
comme un ciel orageux comme une nuit d’été
ta jeunesse m’étreint
ta jeunesse me blesse
mon miroir me leurre
mon miroir m’éteint
et je rêve et je songe et j’oublie l’heure et le temps
dans passé je me plonge
je tourne
je tourne jusqu’à l’évanouissement
mon corps
pulse pulse pulsations
pulse pulse contorsions
mes pulsions me font mal
le passé me rattrape et frappe la musique
la musique du temps frappe
la musique de l’automne
aux couleurs impalpables
aux mots indéchiffrables
tous les non-dits les interstices les failles
les entre-deux les entrechats bavards
en disent plus long encore
qu’un silence trop long
qu’une mémoire pleine
qu’un trop plein de poésie
c’est le passé qui vibre
une voix trop aiguë un espace ambigu
je reste seule quand mon enfance me lâche
quand de l’autre côté du miroir repart
et me laisse abattue
je veux encore te voir dans mon miroir
te prendre ne jamais t’oublier
mais la réalité est là qui s’invite au réveil
qui s’écrit faiblement
le reflet s’est éteint
tu n’existes qu’à peine
l’autre toi-même est mort
dans le miroir sans tain
PASC
Les dessins et les photos ont été réalisé.e.s durant le stage arts plastiques/écriture par PASC
Face à moi, 6h du matin
Au loin et au-delà des vagues, une île perdue en mer, point d’arrimage des pêcheurs esseulés, des solitaires épris de vagues à lames. L’île de Tatihou porte un nom tout droit venu de la Polynésie ; à l’ouest le littoral s’avance vers l’île. On distingue par temps clair, un édifice qui ressemble à une tour.
Tour d’un ancien château abandonné ?
Tour de guet ?
Phare pour les jours de tempête ?
Lire la suiteAcrylique sur toile
Signé et daté 90 en bas à droite
Titre complet : « Marcelin de la lune se fait une petite mélodie jolie adossé à un buisson dans la campagne au milieu de fleurs et de l’herbe verte. Dans son imagination, il voit défiler des êtres rigolos et gentils qui se mélangent et s’assemblent comme des puzzles en jouet de bébé. Un corps de belle femme s’avance, elle a une tête de lune et lui il a la « boule à zéro »
En ombre noire, un joueur de flûte presqu’ au centre, mal assis sur un gazon fleuri de jaune.
En train de s’asseoir ou en train de se lever ?
Nul ne saurait dire, nul n’était là pour voir… à sa suite l’arche de Noé peuplé de bêtes et d’êtres aux cris inintelligibles. Des membres s’entremêlent, ce côtoient, se touchent, remplissent la toile jusqu’à la saturer. Pas d’espace vide, aucun silence et partout des yeux aussi sots que grenus. Tout un peuple dans une jungle folle qui s’ébroue et cherche à se faufiler entre les branches rouges d’un arbre tentaculaire. Un crocodile bleu a avalé un alligator piquant.
Un temps d’attente comme un ralenti
Attendre, j’attendais dans les coulisses, le cœur battant la chamade et tremblante, me demandant si les mots allaient me revenir, si je serai assez légère lorsqu’il me recevrait dans ses bras et me porterait. Nous étions invités dans ce théâtre des Amandiers à Nanterre à jouer des personnages orageux dans la Mouette de Tchekhov.
Ma mémoire se brouillait et je n’arrivais pas à entendre ce qui se disait sur scène. Pas de souffleur en vue, il y avait longtemps que les trous de souffleur avait disparu. Un méchant courant d’air s’infiltrait dans mes os comme un air glacé qui aurait voulu me gifler.