Pourquoi, pourquoi …Parce que, parce que….

Ce matin je suis malade me lever est impossible. Je suis dans le tambour d’une machine infernale qui tourne à mille tours. Je vole vers le plafond, je plonge vers le sol, je ferme les yeux, c’est pire, une nausée effroyable m’étreint, impossible de me lever, je m’effondre, le manège s’est déréglé, plus rien ne l’arrête. Au secours, ! Où ai-je foutu mon téléphone, lui aussi se déplace, je ne peux le saisir… Depuis quelques temps déjà les alertes clignotent, du vert à l’orange, de l’orange au rouge, je me dis « va falloir faire quelque chose ». La crise passe, j’oublie. Pourquoi attendre la « cata » ? Lire la suite

Je peux te dire une chose…

Maria à quoi songes-tu ? Tandis que ton ami Goya t’immortalise, oui je dis bien : il te rend immortelle, tu traverses les siècles, interroge le flâneur qui s’arrête devant toi ; qu’as-tu à lui conter? De tes rêves, de tes ratés, de tes envies, de tes regrets. Maria que caches-tu dans cette pose figée pour l’éternité ?

Bien sûr, tu n’as pas oublié, le jour où, jeune et belle tu cédas à cet homme empressé qui te laissa seule, pas tout à fait seule… enceinte.
Lire la suite

Disparition rêvée

C’est toujours le même rêve. Il se finit ainsi : assis sur un banc posé sur une placette entourée de murs qui cachent le village on aperçoit le clocher de l’église. J’attends chaque nuit, j’espère ton retour. Je rêve. Dans ce rêve tout est noir et glacé, quand soudain je sens ta main douce et tendre posée sur mon épaule, je reconnais la légèreté de tes doigts fuselés glissant sur mon cou puis se perdant  dans mes cheveux que tu ébouriffes tendrement. Lire la suite

La chambre bleue – Fin de journée

peinture de Suzanne Valadon

Fin de journée

Nonchalante et rêveuse, elle observe, l’esprit ailleurs, sans vraiment voir, sans vraiment regarder les gouttes de pluie d’orage qui tracent des rigoles sur les carreaux poussiéreux de la fenêtre entrouverte. Sa bouche pulpeuse embastille une cigarette. À quoi peut-elle rêver ? Deux livres soigneusement fermés, posés à ses pieds, évasion assurée en cette fin de journée. La belle rêveuse n’en finit pas de compter, sans compter, d’observer sans voir, d’écouter sans entendre les gouttes de pluie qui inlassablement se pourchassent puis s’effacent sur le bord de la fenêtre. Les livres abandonnés sur le bord du lit envoûte son esprit. La belle songeuse, s’échappe de la méridienne, le lieu n’a pas de prise, elle s’évade hors du temps, chaque seconde égrène l’instant, le présent soudain passe et s’efface, hors du temps elle fixe et suit la gouttelette qui frappe le carreau puis glisse doucement et disparaît sur le rebord de la fenêtre.

M.Odile Jouveaux