Espèces d’escapades

avec les lettres du mot escapade...

Ça passe, ça casse ! Cascade d’escapades, espaces dépassés ; accède à sa case à pas saccadés ; espèce passée, dépassée ; ça décape ! Pas de casse, cas d’espèce !

Dominique Pierre

ça décape, ça décade

pas de cascade, espèce dépassée

espace dépecé

papa passa, céda pas à pas

décapé,

pas d’escapade

RMQ

Pas espacés

Espaces saccadés

Caps escapes

Des passés dépassés

Des passés dépecés

Des pas saccadés

Cascades de passades

Décades d’espaces

De cap en cap

Ces pas espacés

D’espace à espace

Ce passé dépassé

Cède pas à pas

D’espace à espace

D’espèce à espèce

De passé à passé

Ça passe

Clarysse

Pas de saccade

Ça casse

 

Pas d’espèce

Ça pèse

 

Pas de cascade

Ça dépasse

 

Pas de pape

Ça désape

 

Des cèpes ! Des espaces !

Ça, ça décape !

Danielle Fayet

Les amarres

Les amarres te fragilent. Elles héroïsent ta bataille. Elles t’ennemisent, elles t’échauffent le parachute, elles te chutent la déhanche et démocassinent les pénates.

Elles chorégraphent les paillettes de l’espace. Elles horizonnent ton scénario du ciel, balancent la gonflette et titanent l’affrontement. Elles te plouffent, te clownent, te complexent à l’infinité.

Tu sonnes les amarres, tu les découvres, tu les recouvres. Tu les précaires, les idylles puis les bouscules. Tu lendemises tes amarres, les ecoterroristes, les incroyalises, les éxécutes. Tu les refermes.[ Nicole ]

Les amarres mélancolisent ton passé décomposé. Elles t’électrolysent te débrouillardisent. Effervescence-toi avant qu’elles péristylent ! 

Barcarolle sans tarder les amarres avant qu’elles ne te violoncellent. Contrebasse le tout, contrepointe le reste. [ M. Odile Jouveaux ]

Les amarres le soutiennent. Elles le sourirent, le chaleurent et l’aident. Elles le doublent, elles le créationnent mais aussi trahisonnent et l’abandonnent. Elles le de nouveau.

Il crée les amarres. Il les nourrit, les agrémente, les fioritures. Il les coupable, il les pense, il les de nouveau. [Sylvaine Dockery]

Mots échappés, mots remplacés

Le premier texte est écrit par l'auteur.e de la signature. Le deuxième est passé entre les mains de tous les participant.es qui ont chacun.e remplacé deux mots 

Elle avait couru jusqu’à perdre haleine vers la ferme en contrebas ; sous une pluie battante, elle arriva, les sabots crottés et s’écria avec bonheur : il est né cette nuit

Elle avait couru jusqu’à perdre haleine vers la plage en contrebas , sous une pluie rafraîchissante, elle s’allongea, suivie d’Ivan et s’écria stupéfaite : il est arrivé ce matin

PASC

Mots échappés, mots remplacés

Le premier texte est écrit par l'auteur.e de la signature. Le deuxième est passé entre les mains de tous les participant.es qui ont chacun.e remplacé deux mots 

Le vaporetto nous emmenait loin des bruits de l’aéroport. La légère bise de la lagune me caressait le visage, promesse de jours heureux à venir

Le char à voile nous emmenait loin du tumulte de l’aéroport. La légère brume de la lagune me rappelait son avertissement, retour des jours dangereux à venir

Clarysse

Mots échappés, mots remplacés

Le premier texte est écrit par l'auteur.e de la signature. Le deuxième est passé entre les mains de tous les participant.es qui ont chacun.e remplacé deux mots 

Le petit Mozart était incorrigible; on le cherchait tous les matins dans le jardin, en haut dans le grenier. Puis on entendait un air de piano

Le petit trublion était musicien, on le trouvait tous les étés dans le lit, en haut dans la chambre. Puis s’envolait un air de fugue

Josette Emo

Mots échappés, mots remplacés

Le premier texte est écrit par l'auteur.e de la signature. Le deuxième est passé entre les mains de tous les participant.es qui ont chacun.e remplacé deux mots 

Partir loin du bruit des villes, du gris et du froid, s’échapper vers les îles, le soleil et le vent, moiteur des alizées, bleu azur des lagons verdoyants

S’installer loin des querelles vaines, du gris et du froid, s’échapper vers les volcans, la chaleur et le soufre, moiteur du matin, bleu azur des lagons rassurants

Annie Brottier

Mots échappés, mots remplacés

Le premier texte est écrit par l'auteur.e de la signature. Le deuxième est passé entre les mains de tous les participant.es qui ont chacun.e remplacé deux mots 

Ce matin, le printemps s’annonce déjà, crocus, primevères et perce-neige m’appellent. Allez ! Ouste ! Petite échappée dans le jardin

Ce matin, le troupeau tintinnabule déjà, crocus,primevères et sonnailles me stressent. Allez ! Ouste ! Allons-y ! Lourde échappée dans la fiction

Nicole

Folie

Universelle qui

Guide l’

Univers des

Élans sincères.

Mélodie

Utopique pourtant

Solidaire

Individuelle et

Collective

Allégro

Leitmotiv

Élégant.

RMQ

Unième envol

Grandiose échappée

Utopie délicieuse

Enchantement du départ

Musique fuguée

Une étonnante

Symphonie décalée

Il s’essaie au

Contrepoint

Avec une sensation de

Liberté

Exquise

Clarysse

F erme les yeux

U n ange passe

G rive musicienne

U ne chouette hulule

E coute la nuit, la

M arche du monde

U ne goutte de pluie

S i do, si, do, ré

I rise la feuille

C hante, danse, joue

A ccord parfait

L a mi, la, do,sol

E coute la musique du monde

M. Odile Jouveaux

F ujiyama, une randonnée de rêve,                   

U n instant, une transgression du quotidien.

G émellité, corrélation avec mon esprit en fugue,

nicité, osmose dans ce doux échappatoire,

phémère comme tous les plaisirs intenses.

M ouvements lents, respiration profonde,

U niversalité recherchée, instant de paix.

S anctuarisation, secret intime,

I rrationnel, violoneux, pénétrant,

C ristallin, sans fêlure, sans brisure,

A udacieux, comme les premiers pas dans une neige interdite.

L évitant, un sommet sans effort,

E vidente, comme une échappée solitaire.

Didier d’Oliveira

Des bords, débords…

Des extraits de Les lisières d'Olivier Adam, les bords de ces extraits... d'autres textes...

Et il m’a serrée, n’a pas bu le vin que j’avais commandé. J’étais lovée, déjantée, visiblement ridicule, lèvres accessibles, ses doigts contrôlant quelques promesses. Nourrir la caresse pour faciliter la première avance.

RMQ

Depuis sa droite, il voyait son frère qu’il avait vu deux jours plus tôt sur le parvis. Nous avions ramené un coffre de vêtements. Derrière, son voisin autiste avait doucement quitté ses habits de la rue.

J’ai du, face à la meute absurde, livrer plus de tulipes avant de me rasseoir.

Sylvie

Un soir, je trouvais la mer retirée, comme une apparition qui toujours m’attirait. Seule, face aux limites du vide, vaincue, perdue dans les chemins remplis d’ombres de l’horizon, j’attendais la place intemporelle et vague d’où surgirait le sens. Un visage découpé sur le sable, d’un ancien ou d’un sage, j’aurais juré qu’il était là pour moi, qu’il m’attendait, présage d’un roman.

Annie Brottier

Débords, des bords de texte

Sarah, Manon et moi trépignions devant le paquet aperçu. Tout au long de la journée, forcément nous regardions ce paquet sur l’étal. Notre esprit, bien sûr, pendant ce temps, espérait.

C’est alors que j’empoignais le paquet de toutes mes forces. Je m’imposais, battais Sarah qui avait ri, puis j’ai traîné Manon qui me précédait.

Hein ! C’est que ce paquet ressemblait à un chien, et même il s’agissait d’un chien. Contre leur gré, je l’embrassais. Il existait.

Nicole

Depuis toujours, elle était vouée à être professeur de littérature. Ses enseignants n’avaient cessé de la presser dans cette direction, en raison de son intelligence et de la compréhension vraiment merveilleuse de ses lectures.

Mais ils blâmaient la légèreté de son esprit, car Manon mettait ses talents au service de petits morceaux de texte futiles.  Des conneries !  lui reprochaient-ils, qui n’étaient pas à la hauteur de ce qu’elle pouvait révéler si elle se donnait à fond. Pour elle, cela pesait comme une chaîne trop lourde.

Dominique Benoist

Le soir, j’avais comme toujours l’horizon de la mer et le vide vaguement rempli d’ombres et de presque apparitions.

Quelques places ou choses – le canapé – m’attendaient et gueulaient … comme si, les enfants retirés, nous avions toujours pensé à retrouver son passage.

J’ai attrapé un ancien roman. Lui pouvait me faire sortir, me faire franchir, résoudre les pensées.

Sylvaine Dockery

à la lisière de …

À la lisière de la science-fiction, les androïdes se rient de la condition humaine.
À la lisière de la culture s’affrontent les jugements de l’identité.
À la lisière de la théorie intrasexuelle, le mouvement « ressentimisme » prend vie.
À la lisière de ses adieux, grondait une révolte insoumise.
À la lisière du temps qui passe, commence un temps médian.
À la lisière de l’actualité s’endorment les rêves d’égalité.
À la lisière de l’Amérique de Trump s’éveillent stupeur et tremblements.
À la lisière des vies dérobées, les larmes de patience s’épuisent.
À la lisière de l’inspiration, la banalité rôde.

Annie Brottier

A la lisière de la fiction, l’imaginaire le submerge.
A la lisière du temps, une sinistre solitude.
A la lisière de l’espace, dans un tumulte opaque, elle s’abandonne.
A la lisière de la vie, la joie de la découverte.
A la lisière des mots, je fais taire mes maux.
A la lisière de l’étreinte, les sens en éveil, la panique le saisit.
A la lisière de la mort, une grande paix puis l’abandon.
A la lisière de la joie s’est invitée la confusion.
A la lisière du divin, démontrer la misère de l’homme sans dieu.
A la lisière de l’abandon, surgit la peur puis la colère.
A la lisière de la liberté, un instinct primaire l’envahit.
A la lisière de la servitude, je choisis mes barreaux.
A la lisière du plaisir, il oublie son combat.
A la lisière du désespoir, c’est la mort sans cadavre.
A la lisière de l’impossible, il tenta tous les possibles.

                                  Clarysse
A la lisière de l'espace blanc, respecter les distances entre écriture et existence.
A la lisière de Rohmer, parier sur l'amour et les sentiments.
A la lisière du glissant miroitant, se baigner les yeux pour retrouver l'équilibre du corps meurtri.
A la lisière d'un tourmenté paysage intérieur, célébrez
 la source d'eau vive, les délices, la suavité, la délectation, le plaisir, le bonheur !
A la lisière de la discipline, penser ouverture bienveillante et envoûtante.
A la lisière des photos de famille anonymes, découvrir sa propre histoire, les peurs et les sorties de route.
A la lisière de la gauche baudruche, réinventer l'envie de bâtir un avenir juste.
A la lisière de l'obscurité, c'est le gris.

RMQ
À la lisière de la prison, je découvre derrière mes barreaux, un monde que je croyais perdu pour l'éternité.
À la lisière de l'éternité, je découvre un trou minuscule où, je vais pouvoir m'y enfermer en sécurité, y pleurer et gémir sans cesse.
À la lisière de mon engagement, je prends le risque de l'auto-analyse et de la parole sur soi.
À la lisière de la résonance, je découvre le frisson de ce qui est invisible pour contrer l'intérieur des choses, de l'autre côté.
À la lisière de la puissance, je me sens étrangement perdu, seul je découvre mon impuissance.
À la lisière de l'amitié, mes sens sont saisis de vertige, j'ai donné si peu.

À la lisière de ce tango, mon sang s'est mis à flamboyer, j'ai découvert la passion.

À la lisière de ma complaisance, j'ai découvert que j'étais un cancre absolu et une dyslexie s'est emparée de moi.
À la lisière de l'essentiel, j'ai perçu de la profondeur, de l'enthousiasme et de la générosité, aussi.

                                          Didier

à la lisière de l'effroi le cœur explose
à la lisière de la parodie se trouve un canard déchaîné
à la lisière de la sidération l'onde de choc dévore les âmes
à la lisière du voile se cache une ravissante idiote enfermée dans sa burqa
à la lisière du stylo surgissent les mots,armes de destruction massive
à la lisière du temps sonne le glas d'un monde sauvage
à la lisière de la steppe se côtoient les mystères chamaniques
à la lisière de l'aube remonte les démons coincés dans les abîmes de l'inconscient
à la lisière du ciel à quel saint se vouer ?
M. Odile Jouveaux

À la lisière des défenses, on pourrait installer le vide
À la lisière de la conscience, on meurt d’envie de s’abandonner 
À la lisière du sable règne l’indétermination 
À la lisière de l’impossible on trouverait des chefs d’œuvres 
À la lisière de la souffrance, il n’y a plus de confiance 
À la lisière de la tristesse Françoise Sagan nous salue 
À la lisière des nuages les couleurs se fondent 
A la lisière de mon cœur les sentiments battent la chamade 
À la lisière de la librairie les pages s’envolent dans le vent 
À la lisière de ce roman je plonge dans les affres du suivant 
A la lisière du poème il y a des jeunes filles en fleurs 
A la lisière de l’adolescence tous les possibles sont permis 
À la lisière du plaisir le contrôle est incontrôlable 
À la lisière du temps faut-il choisir son camp 
À la lisière d’un autre monde elle espère une autre vie 
A la lisière du passé cette histoire n’a pas eu lieu 

Laurence Balguérie