C’était le 22 octobre, jour de mon anniversaire. Mes enfants étaient là, le gâteau aussi. J’avais fait un petit repas léger. Je ne suis pas très bonne cuisinière et je ne peux – ni ne veux – plus y passer trois heures… Les petits n’avaient rien mangé comme d’habitude à part les esquimaux au cassis faits maison que Louis qualifie de délicieux. Bref, pas de problème particulier. A onze heures trente , minuit , nous étions tous au lit et moi aussi quasi endormie. Lire la suite
à la lisière d’un texte
Le miroir
The Mirror - une performance d'Alexandre Desplat - (cliquer sur The Mirror pour voir la vidéo sur Youtube)
Quelle expérience que la rencontre avec soi-même ! On est deux, on est qu’un. A la fois ressemblance et écho, adulte en devenir, reflet de l’enfant possiblement trahi. Un cheminement fait de nombreuses étapes entre rejet, haine, retrouvailles, rencontres, différences. Le bonheur du geste retrouvé et répété à l’infini à travers le temps, l’espace, au-delà des frontières et du cadre. Lire la suite
Enquête londonienne
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Ce soir-là, Bernard avait rendez-vous avec Georges. Ils avaient l’un comme l’autre, bravé le brouillard qui déversait sur Londres une atmosphère humide, poisseuse et déplaisante. On se serait cru dans un de ces films en noir et blanc d’Hitchcock. Ce qui convenait assez bien à la situation.
En effet, Bernard avait fait appel à Georges pour une enquête qui exigeait tact et discrétion. Ce pourquoi ils avaient préféré l’atmosphère glauque d’une rue mal éclairée par un réverbère à la lueur parcimonieuse à celle d’un pub plus chaleureux.
Bernard était le secrétaire particulier d’un membre de la famille royale, à savoir Lord Sacquenville. S’il avait contacté Georges, c’était pour enquêter sur les frasques supposées de la fille aînée de cette famille, Gladys. Il fallait absolument mettre au clair cette affaire, et si tout cela se révélait exact, œuvrer à un retour à la morale et à la réputation sans tache jusque-là de la famille. Lire la suite
Mystère ? Romance ?
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Pourquoi ce rendez-vous, dans ce lieu, à cette heure ? Il n’avait jamais dépassé Manhattan et franchir le pont était une gageure. Se retrouver dans ce quartier de Brooklyn à la tombée du jour aiguisait sa curiosité ainsi que sa fébrilité.
La veille Max avait finalement répondu à cet appel insistant d’un interlocuteur inconnu. Il le regretta. La voix était impérieuse, tranchante : venez demain à 18H au numéro 11, 10ème rue ouest à Brooklyn, venez, venez, vous n’échapperez pas à votre destin ! Il ne sut pourquoi il avait si facilement accepté : un dérivatif à son travail d’écrivain ? Un espoir de trouver une fin à son roman à l’eau de rose ? Son éditeur le confortait dans ce style de roman de gare, de romance légère et insipide. Il fatiguait mais le chèque de fin de mois et le succès populaire l’aidaient à poursuivre.
Alors un peu de mystère et de piquant, pourquoi pas ?
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Deuxième semaine de février. Comme tous les ans, c’est l’euphorie qui précède le carnaval. La télé, les réseaux sociaux, les écrans géants, les placards d’affiches vomissent leurs spots publicitaires en vue de la grande fête qui va faire tourner la tête à toute une population, petits et grands. Comme à chaque fois, la ville abritera une débauche de lumière, de bruit et verra défiler une foule délirante, assoiffée de sensations. C’est à qui aura déniché le costume le plus extra-ordinaire, à qui portera le masque le plus original, à qui se fera remarquer le plus. L’ambiance festive des débuts a fait place à une recherche d’assouvissement personnel de plus en plus intense où l’on ne recherche plus tant l’amusement partagé dans la simplicité que la mise en avant d’un égocentrisme exacerbé. Si adolescent j’avais participé aux premiers carnavals, j’ai depuis pris l’habitude de rester bien tranquillement chez moi en supportant le tintamarre et les détritus qui jonchent les rues aux lendemains de la fête. Lire la suite
Romance or no romance ?
![](https://tracesresonances.com/wp-content/uploads/2023/12/photo-7.jpg?w=1024)
Nuit de la Saint Valentin. Les candélabres de la place s’allument, les pavés luisent. Il a plu.
La lune est à son zénith, pleine ronde, elle illumine la fontaine majestueuse sur laquelle trône une statue. Sous le halo de la lune, Éros ou Cupidon, ce serait plutôt un romain ici. Il est prêt à décocher ses flèches,
La rue est déserte. Elle file droit vers le fleuve qui s’étire là bas en contrebas. De part et d’autres, les maisons semblent toutes presque semblables, même hauteur, même style, seules les couleurs des façades différent un peu. Elles aussi semblent désertées, volets fermés. Aucune vie ne s’échappe de ce paysage urbain.
Presque glauque le décor. Tout est figé, tout semble attendre.
Soudain, on entend le cliquetis des talons de la fille, Lire la suite
Ah, Dieu, que la guerre est jolie…
![image générée par Intelligence Artificielle](https://tracesresonances.com/wp-content/uploads/2023/12/photo-9.jpg?w=1024)
Ils sont là, engoncés dans leur lourde vareuse au milieu de la rue jonchée de gravats, le regard figé sur l’horizon blafard noyé dans le brouillard et la poussière. Sous un ciel plombé, les immeubles aux façades défigurées se maintiennent debout appuyés l’un à l’autre. Les deux soldats abasourdis découvrent l’ampleur du désastre. Ils ne peuvent reculer, il leur faut avancer jusqu’au bout de la rue, sentinelles effarées sorties d’un cauchemar effroyable. L’ennemi a fui, reste le silence assourdissant des âmes blessées. La mort s’est invitée, elle ricane sur les ruines. Il leur faut avancer, déblayer le terrain, déjouer les pièges semés par l’occupant, reprendre pas à pas ce qui leur appartient du moins ce qui l’en reste : un morceau de terrain mêlé du sang du vaincu à celui du vainqueur. Lire la suite
De l’autre côté du miroir
The Mirror - une performance d'Alexandre Desplat - (cliquer sur The Mirror pour voir la vidéo sur Youtube)
en moi plusieurs mois en émois
s’entrechoquent se touchent et se broient
mon corps vibre se tord et retors m’entraîne
m’enlace et me mord
en moi deux êtres s’affrontent se ressemblent
moitié de moitié formant deux moitiés
tu me regardes je te regarde
je regarde ton espace effaré
phare, far comme lointain
comme miroir sans tain
comme double incertain
tu me touches la main je te touche la main
c’est ma main la tienne
c’est ta main la mienne
ne formons-nous qu’un ?
entre nous ce miroir sans tain
entre nous un espace incertain
et la musique gronde
et la musique inonde
comme une vague triste
une nostalgie blessure
c’est mon enfance qui appelle
c’est mon enfance qui geint
mon enfance qui se plaint
qui frappe à ma porte
qui me touche et m’emporte
mon enfance a pris corps
elle fait corps avec moi
et parfois elle me broie
mon enfance est une danse
une bagarre un combat
je ne la lâche pas
je l’enlace je l’entends
elle ne me lâche pas
m’empêche d’avancer
m’empêche de penser
des voltes des survoltes
des contre-ut et des contre-tu
tu me tues je te tue
nous ne faisons plus qu’un
des sautés des piqués des sauts de deux
de la vitesse
parfois de la tendresse
un mélange ambigu dont on ne sait sur la scène lequel
lâchera l’autre
corps à corps cœur à cœur
lancés pas de deux
pas de deux entrechats
ballets et arabesques
araignée Louise Bourgeois
toile tissée par l’invisible Ariane
chorégraphie graphique
ensemble graphité
entrechats jetés mal portés mal aimés
enchevêtrés de larmes enchevêtrés sans arme
butés
ni l’enfant ni l’adulte ne lâche ce combat empêtré
et puis il faut que ça arrive
dire adieu au passé
en quelques enjambées se prendre se déprendre
essayer d’oublier
je t’aime et je te tue je veux ma liberté
j’aime ma liberté
enfance délinquante enfance déchirée ôte-toi de ma vue
laisse-moi respirer
tu m’étouffes tu es beau
beau comme le ciel
comme un ciel orageux comme une nuit d’été
ta jeunesse m’étreint
ta jeunesse me blesse
mon miroir me leurre
mon miroir m’éteint
et je rêve et je songe et j’oublie l’heure et le temps
dans passé je me plonge
je tourne
je tourne jusqu’à l’évanouissement
mon corps
pulse pulse pulsations
pulse pulse contorsions
mes pulsions me font mal
le passé me rattrape et frappe la musique
la musique du temps frappe
la musique de l’automne
aux couleurs impalpables
aux mots indéchiffrables
tous les non-dits les interstices les failles
les entre-deux les entrechats bavards
en disent plus long encore
qu’un silence trop long
qu’une mémoire pleine
qu’un trop plein de poésie
c’est le passé qui vibre
une voix trop aiguë un espace ambigu
je reste seule quand mon enfance me lâche
quand de l’autre côté du miroir repart
et me laisse abattue
je veux encore te voir dans mon miroir
te prendre ne jamais t’oublier
mais la réalité est là qui s’invite au réveil
qui s’écrit faiblement
le reflet s’est éteint
tu n’existes qu’à peine
l’autre toi-même est mort
dans le miroir sans tain
PASC
Traversée du miroir
The Mirror - une performance d'Alexandre Desplat - (cliquer sur The Mirror pour voir la vidéo sur Youtube)
Toi, moi, face à face.
Toi, mon enfance.
Toi, mon image d’hier,
L’autre côté du miroir
Le reflet perdu, retrouvé.
Passer de l’autre côté
Briser la surface
Comme un retour au passé
Les images se fondent,
Se superposent. Lire la suite
Miroir… ô mon miroir…
The Mirror - une performance d'Alexandre Desplat (cliquer sur The Mirror pour voir la vidéo sur Youtube)
Grande scène,
au milieu ce miroir,
Seul en scène,
face au miroir.
Il s’approche,
il le voit,
il l’accroche,
ils se voient.
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