Effacer le passé en coupant la corde qui relie à sa réputation et fuir les ombres de la médisance en accédant à la liberté
Laisser le pinceau s’exprimer au fil de l’eau et au gré des pigments en oubliant les préceptes académiques vers le chemin de l’indépendance
Droit devant soi foulant l’herbe humide et la terre gluante le vent dans les cheveux pluie battante ou brûlée par le soleil le corps et ses muscles tout entiers consacrés à avancer sur la piste de la liberté
La corde
Il est parfois préférable de la couper même si elle relie à ceux qu’on aime. Celle du pendu, du prisonnier, tue, attache, retient. Symbole de servitude, d’embrigadement ou d’appartenance, trop tendue elle se casse, nous laissant étonnés, hébétés mais libres…
Le chemin
Parfois tortueux, parfois rectiligne, tantôt poussiéreux ou pierreux, on le construit en marchant tout comme le pigment fabrique le sien sur la toile du peintre. Il peut paraître long et semé d’embuches, il est semé d’hésitations, appelle à la lenteur, parfois à la rêverie et la vie trouve toujours le sien
Le vent
Il vient de l’espace et chasse les nuages. Ennemi des chapeaux, il pousse le marcheur, le freinant au retour. Celui léger de la bise qui adoucit ou violent de l’ouragan qui tue. Celui qui souffle dans les voiles de la liberté. Il éteint la lumière ou souffle sur le brasier. Libre et indomptable
J’escapade sur ma toile
Je peins et je marche sur le fil de l’eau
Je souffle, je m’essouffle et je vole au vent
Clarysse