J’escapade

Saisi d’une curiosité sans préjuger de découvertes vraiment enthousiasmantes et cependant attendues avec l’intuition d’un changement profond de son être au retour partir sans prévenir personne pour une courte exploration

Entrer dans un univers de formes et de couleurs mais aussi de matières à la fois familier et inquiétant ignoré du peintre lui-même

Choisir en toute liberté en conscience de sa responsabilité endossée au gré d’une fantaisie échappant même à son auteur sans regret sur les conséquences.

Dans mon lexique d’escapade, il y a découverte.

Vous voulez jouez avec moi à  la découverte quotidienne  ? C’est simple, il suffit de se dire chaque jour que ça, on ne l’avait jamais entendu, ou vu, ou respiré, ou touché. Cela conduit souvent à des découvertes minuscules. Par exemple : déduire l’exaspération d’un lecteur rien qu’en entendant les pages d’un journal qui se tournent rageusement, par exemple encore être témoin de la courte hésitation d’une araignée avant qu’elle ne saute dans le vide au bout de son fil de soie… C’est jubilatoire !

Dans mon lexique d’escapade, il y a univers.

L’enfant couché dans l’herbe croit parcourir l’univers en suivant la course des nuages. Comme lui, l’astronome pense le saisir au bout de son télescope. C’est ainsi que chacun à sa manière échappe au terre-à-terre.

Dans mon lexique d’escapade, il y a choisir.

Partir par ici ? Ou par là ? Hésiter… S’informer ? Non. Plutôt se fier à une intuition nourrie d’ombres, de silhouettes entraperçues, du dessin d’un chemin serpentant au loin et n’attendre rien d’autre que le plaisir de marcher le nez au vent.

Je pars sans prévenir personne

J’ai l’intuition que rien ne sera plus comme avant

Je suis le peintre qui prépare la juste nuance à poser sur la toile

Je suis l’araignée qui saute dans le vide

Je suis l’enfant couché dans l’herbe

J’escapade en courte liberté

J’escapade du plaisir de l’inconnu.

Danielle Fayet

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