Escapade

Je fuis, je me casse loin du train-train des jours

Dans les neiges là-haut m’attend la tanière de l’ours.

Le sac pèse, sur le sol gelé les cailloux roulent,

Dans les hauts sapins les corbeaux se défoulent ;

Le souffle me manque, il est temps que je m’arrête.

Pause. Un sandwich à la sardine. Zut, une arête !

Sous l’ardeur du soleil la montagne grésille,

Le peuple assourdissant des criquets s’égosille.

Le vent descendant des cimes caresse mon visage

Son souffle rageur entraîne de lourds nuages.

L’orage est déjà là, tumulte, pluie épaisse,

Je cours, l’escapade tourne court, je m’affaisse :

Dans un dernier sursaut, atteindre l’abri

Où, en rangs serrés, m’attend un troupeau de cabris.

Danielle Fayet

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