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Ce n’est pas la fête pour tous, les 31 décembre

Nous avons, je vous l’assure toujours été gais comme des pinsons.

Mais ceci et quelque soit le continent, vous allez le voir, n’est qu’une image.

Car à la vérité, je vous le dis, nous ne sommes que des dindes.

Et, quand décembre résonne, qu’eux, nous n’y trouvons pas le même son.

Chacune de nous en ces temps, en prend un coup dans l’aile et ternit son ramage.

Entendez qu’avec les humains, nous aurons des prises de bec, d’ici jusqu’en Inde.

Ô ça, on nous caresse dans le sens des plumes, on nous engraisse comme des oies.

Mais, foi de volatile, ils doivent nous confondre avec des poules aux œufs d’or.

Même à Wellington, en ces temps, ils frappent sur des casseroles.

Alors pour nous, qui jusqu’à lors, fières comme des paons, l’augure n’est pas de bon aloi.    Saurons-nous, le moment venu, nous défendre bec et ongles et leur prouver leurs torts.

Même, si pour se couvrir, à Osaka, ils offrent des oranges amères comme obole.

Nous pouvons donc, partout dans le monde, brailler comme des corneilles,

Nous pouvons donc, partout dans le monde siffler comme de beaux merles,

Les joyeux Moscovites, ne manqueront par leurs fenêtres, de  jeter leur vaisselle sur le béton.

Tandis que nous, pauvres oiseaux, par cette fin d’année funeste où, tout le monde veille,

Dans leurs yeux, nous voyons défiler les recettes; pigeon farci, coq aux airelles,

Bonne année grand- mère, noix de muscade et dinde aux marrons.

Didier d’Oliveira

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