Les éperviers

Short immaculé  genoux écorchés
Vrombissement de la cité calme maculé
Rats des villes   rats des champs
Ici le mulot   prend son temps

Et le vert    même éphémère
De la friche   de derrière
Devient substrat   pour l’enfant
Une réalité   pour cœur naissant

Idéale cachette   à l’ombre des genets
Totale angoisse   à la nuit tombée
Glands en frondes   et lance-pierres
Frêles épées   en bandoulière

Cris perçants   sans porte voix
D’une maman   du cinquième  aux abois
Voyant son gamin   en bas sur la lande
Haranguer bon train   les copains de la lande

Chandails terreux  pour les buts
Ballons crevés   quelques uppercuts
Parties dantesques   sur terrain saccagé
Bonheurs burlesques   de la cité des éperviers
Froids secs   hiver gelé
Touffeurs   d’automne trempé
Poussières d’été   en frange des trous de nez
Printemps fringant   émergeant des genets

Le terrain n’était vague   que pour les grands
Mais précisément calligraphiés   par tous les enfants
Balle au chasseur   tiquette dans les ornières
Premiers attouchement   assis sur les pierres

Pèlerinage d’aujourd’hui   sur la friche des éperviers
Pas vu pas pris   des promoteurs oubliés
Une nouvelle jeunesse  y efflanque ses basquettes
Vague à l’âme d’un terrain   ou nous courrions en chaussettes

D. d’Oliveira

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