Du haut de la falaise, j’ai pris en main mon destin
J’ai laissé en haut mes impostures,
J’ai laissé là-haut ma vieille peau
Celle, dont je me glorifiais mais qui me faisait du tort
Dans ce saut, je criais à l’ange que, dans ce vol d’albatros
J’y abandonnais ma perfidie, y laissais ma scélératesse
Dans ce vol, lui disais-je encore
Je viens te supplier la pureté, la virginité
Mais ai-je franchi cet océan
Quand, s’ouvre enfin l’aube de mes oublis
Ma mort révélera-t-elle, mes éternels effacements
Le plongeon par delà, est-il expiatoire
le mur de l’oubli est-il infranchissable
Mais, l’ange n’est pas un Séraphin
Alors je crie, dans ma chute, je crie
de ne l’avoir compris, avant de vouloir changer mon destin
Seule, la mort franchit le mur de l’oubli
Comme une vague submersible, elle vient raviner mes vérités
Goulue, insatiable de mes profondeurs
Gourmande, elle saute par-dessus
Le mur qui cache mes souvenirs
Alors, j’espère quand même, car l’esprit de mon âme s’accroche
Que seul, l’amour peut-être, est infranchissable
Car, il ne se délite pas, même au plus profond des limbes
Contrairement à l’océan, qui charrie comme graviers
Nombre pans de pierres
Didier d’Oliveira