Écotone

L’horizon est barré d’une ligne, un tracé sans accrocs de pins alignés, bâtons dressés, figés au garde à vous comme des soldats ou les piliers d’une palissade au travers de laquelle l’œil, pris de curiosité, ne voit rien d’autre que le blanc du ciel. C’est une ligne de fuite, un ruban hachuré de coups de crayon, du vert de la cime au noir des troncs. Entre l’eau de l’étang, miroir reflet des éléments, et la ligne des pins, s’étend une zone de liberté, un fouillis d’arbustes et d’herbacées, poussés là, au hasard d’un coup de vent qui a semé les graines. Des taches de jaune ponctuent un espace délaissé par la main de l’homme. Ici pas d’alignement, pas de plantation étagée ni de notion de rendement, tout s’enchevêtre et prend ses aises jusqu’au bord de l’eau où les roseaux baignent les pieds enracinés dans le sol gorgé de vase et de sable, se mirent dans l’eau.

Annie Brottier

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