![Tapisserie du Château d'Angers](https://tracesresonances.com/wp-content/uploads/2023/01/numerisation_20230102-3.jpg?w=1024)
Mesdames et messieurs, voici une des plus belles images qu’il nous est donné de voir dans cette tapisserie. Après vous en avoir présenté les éléments, je vous dirai ce qui fut à l’origine de son inspiration.
Au centre de l’image figure Hippolyte. Comme on le voit, c’est un écrivain, manuscrit en main. Son récit requiert beaucoup d’imagination. Heureusement, il dispose de deux muses, lesquelles prennent en général l’apparence d’anges gardiens (heureuse initiative qui éloigne tout soupçon de la part de l’épouse d’Hippolyte, au caractère quelque peu jaloux). Cependant le fait qu’ils soient deux complique la vie d’Hippolyte, car chacun propose ses propres idées, pas toujours en accord avec celles de l’autre muse.
Hippolyte s’est d’abord tourné vers le petit ange qu’on voit à gauche et qui se nomme Gelas. Celui-ci est un peu vieux jeu, comme on le voit à son emblème, un rouleau de papier qui a précédé le volumen. Ravi d’être consulté, Gelas propose une intrigue très fleur bleue où il est question d’amours contrariées entre un chevalier et une douce bergère.
Hippolyte aime bien Gelas, mais il trouve le sujet quelque peu convenu, d’autant qu’il fait intervenir un dragon et que ce deus ex machina semble fort éculé.
A sa droite, Arille, l’autre muse, fait montre d’intentions plus ambitieuses. Ainsi il désigne de sa main droite un groupe de figures inquiétantes. Dans un premier temps, Hippolyte y verrait bien des diablotins, mais, à y regarder de plus près il y reconnaît les visages de quelques personnages connus.
Arille penche lui aussi pour une histoire d’amour (car rien ne séduit davantage le public) mais il se refuse à proposer pour obstacle quelque fleuve à franchir ou montagne à gravir. Tout cela lui semble mièvre.