À celui qui n’a pas poursuivi
La voie d’un destin tronqué
Lisière d’une folie tâchée
Des années d’errance et de souffrances
Vies gâchées, abîmées, arrachées
Dérobées à ceux qui l’ont aimé.
Les années qui passent ont séché les
Larmes de sang qui l’ont emporté.
De quand date leur pardon ?
Patience, douleur et tourments assagis
S’épuisent et libèrent le temps d’après.
À la vue de sa blancheur
La page vierge s’affole et pâlit
Lisière de sa folle course
De sa recherche inexorable de
L’inspiration. Sans elle pourtant
La page blanche n’est qu’une
Banalité, déchet inutile autour duquel
Rôde, avide, la corbeille à papiers.
À l’aube d’un matin brumeux
La lumière du soleil se devine, mince fil doré
Lisière de vie prometteuse
De beau temps, propice à
L’inspiration qui s’amuse et
La tourmente chaque jour
Banalité de l’écriture où
Rôde la colère de la page vide.
Annie Brottier