Songes d’Andy Goldsworthy

Andy Goldsworthy

Vers où Andy se dirige-t-il, quand il tente d’expliciter ses songes?

Peut-être dans mon Monde si particulier où se chevauchent par fulgurance, plusieurs autres Mondes

Et même, quand il narre comme une aventure, ses embryons de rêves concassés, il ne peut prétendre me rejoindre dans la genèse de mon univers, car son parcours n’est qu’une suite  de métaphores qui constellent ses nuits effervescentes.

Par exemple, s’est -il endormi au pied  de cet arbre décharné, mangé par les rigueurs de l’hiver. Au bout de combien de temps a-t-il enfourché, le tronc de cette spirale sidérale ? S’est-il senti aspiré, épouvanté en s’enfonçant dans le noir du ciel à la recherche de mes passions ?

Je l’écoute et je m’attriste, car malgré toute sa volonté, il ne peut me décrire tant  son rêve dans lequel, il entreprend ma quête est unique et bien trop puissant pour être défini par des mots cartésiens.

A chaque courbure de la spirale, il semblait me dire tout auréolé de bonheur »Eurêka ». Je vois bien qu’il essayait de vous retransmettre, ce qu’il  découvrait dans mes nues, ces autres rêves qui venaient s’entremêler, tissant en lui d’autres joies, lui arrachant d’autres pleurs quand il tentait de rendre compte.

Gardait-il encore un lien avec moi, quand il s’échinait à vous expliquer les divinations de ma spirale céleste? Il prétendait que oui,  parce que, pensait-il, mon ovoïde semblait prendre sa source en terre et s’enroulait autour d’un arbre, reliant mon alchimie à la sienne par un lien spirituel.

Mais quand ce serpent, âme de son songe, source de mon énergie, lui laissait apparaître à vitesse démultipliée, ces nouveaux Mondes aux éclats inattendus, son ardeur à vous retransmettre semblait se tempérer car de ma chimère, il voyait  cette fois du haut vers le bas, une constellation de flocons fulgurants et éphémères. Par cette vision, je tentais de lui dire qu’il devait saisir dans chaque explosion de mes flocons une aubaine qu’il lui fallait saisir avant qu’ils ne disparaissent.

A le regarder compter ses métaphores, mon univers, je voyais dans l’effervescence de ses pupilles dilatées le doux mélange de son allégresse et de sa difficulté à m’imager.

Didier d’ Oliveira

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