Songe de Banksy

Banksy

Il est assis au coin de la rue sur un pot de peinture, tient entre ses mains la perche qui supporte le pinceau. Il regarde au bout de la rue, attend depuis longtemps la petite fille au ballon-cœur. Pour l’attirer, rien de plus simple : il trace des lignes parallèles qui traversent la rue, grimpent sur le mur et s’épanouissent en une fleur jaune qui semble dire : je suis là. Il attend. Ne voyant rien venir, il se lève ramasse le pot de peinture, endosse la perche-pinceau, arpente la ville, choisit une autre rue, imprime son passage sur le sol et le mur. La ville se pare de ses fleurs jaunes écloses soudainement sur les murs sans âmes. Puis, il attend, il attend la petite fille au ballon-cœur. Les passants le connaissent, les enfants sautillent sur les traits jaunes qui les conduisent vers la fleur épanouie sur le mur. Impassible et muet il poursuit inexorablement son histoire, son rêve sans fin. Notre peintre s’inscrit dans la ville, il fait parti du mobilier urbain

Alors qu’il repart, en quête d’un mur vierge, il tombe en arrêt : face à lui elle est là, la petite au ballon, elle ne le regarde pas, de la main droite elle lâche un ballon-cœur rouge qui fuit vers le ciel, elle est là debout le vent joue dans ses cheveux mêlés, pousse le ballon hors de sa portée. La petite au ballon ne reviendra pas. Alors pour la fixer au sol, il s’approche doucement trace deux traits parallèles sur la rue qui amènent droit au mur et face à la petite il peint la fleur jaune qui enserre le ballon et l’enfant disparu.
Sur le coin droit du mur on peut lire :  There is always hope .

M. Odile Jouveaux

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