Le songe de Scott Wade

Scott Wade

Scott Wade est à court de projet. Allongé sur le dos, bras croisés sous la tête, il s’endort et se met à rêver. Il voyage sur long in the road en musique comme au temps de son adolescence et se remémore les dessins effectués sur les vitres des voitures chargées de poussières sur les parkings. Il se remémore, comme en miroir, dessinant un couple d’amoureux enlacés sur le parking d’El Paso qui venait de sortir d’un musée. Il s’amuse à le façonner avec précision sur la lunette arrière de la Toyota Yaris, se livrant à cette création ultime, puis transcendé par cette expérience, il la renouvèle  sur d’autres voitures maquillées par le sable. Sur la route de Monument Valley dans l’Arizona à l’abri des regards il dessine sur la lunette arrière d’une voiture rouge, sculptant ainsi le toit des maisons du village Navarro en contre-jour et en arrière-plan une montagne. Il créé un paysage de cactus qui ressemblent en partie à des Totems puis se surprend à représenter un guerrier style Robocop, affublé d’une lance, prêt à décapiter les totems, fruits de son imagination, lorsque apparait les yeux d’un canard éberlué en plein milieu en avant du tableau qui semble sidéré par la scène. Seule la voiture témoigne de l’instant.

Époque révolue, couleurs effacées par le sable et le temps. Tout à coup les images se superposent et Scott Wade se réveille. Interpellé pars son rêve. Souvenirs d’enfance ou influence d’un curieux mélange des films réalisés par John Ford rencontrant Walt Disney ? L’œil du peintre a fixé le réel qui se fond sur la voiture, à l’abri des regards et du lieu. Lui, le peintre de l’Éphémère qui s’amusait à dessiner au gré du temps sur les voitures n’avait pas imaginé que les photos témoins de ses œuvres deviendraient si célèbre sur le net. Des espaces virtuels qui laissent à jamais l’inscription du temps qui passe, laissant indélébile sur la pellicule la poussière de sable envolée. Alors, est-ce la chaleur du sable, des souvenirs d’enfance ou bien l’inspiration, seuls les voitures, supports de son talent redonnent à l’artiste la dimension du réel.

MarieThé

Laisser un commentaire