La Delorean de mes rêves.

« Il ne faut jamais couper le moteur de la DeLorean, faute de rester coincer dans un univers parallèle. » C’est ce que m’avait recommandé Robert Zemeckis, le célèbre réalisateur de ‘Retour vers le futur’.

J’étais dans ma grange, entouré de mes tracteurs, de mes faucheuses et de ma moissonneuse. C’est là, que j’avais installé mon atelier. Mon travail du moment, restauration et de customisation de ma DeLo, venait de s’achever. Je me suis installé à bord de l’engin fabuleux. J’ai appuyé sur le starter. Le moteur s’est mis à vrombir. Les poils du chat se sont redressés. Les fétus de pailles se sont envolés, j’étais tout excité. J’ai enclenché la première, passé la seconde dans un bruit infernal d’échappement. Le cheval s’est cabré, les vaches ont beuglé à tue-tête. Les gens du village ont crié l’hourra, l’extase a gagné. Dans mon calcul, la grande ligne droite conduisant à la nationale devait suffire. J’avais tout juste appuyé sur l’accélérateur extratemporel que déjà, je ne voyais plus la terre.

Peu de temps après, grisé d’imaginaire, je me suis arrêté sans couper le moteur. Mes calculs s’étaient avérés fameux, comme prévu j’étais juste en face du drapeau Américain. L’environnement lunaire était à couper le souffle, une sorte de désert aride aux anfractuosités sidérantes, une suite de cratères sans fin. Un instant, je me suis pris pour Neil, juste le temps de jouer un air de trombone, et pour ne pas puiser trop dans mon carburant, j’enclenchais de nouveau mon accélérateur de particules.

Sa fulgurance, m’emmena vingt mille lieux plus loin. Je me sentis alors, comme bercé par des bras tentaculaires, ceux d’un calamar géant. Ma Delo, s’était stationnée sur l’une de ses énormes ventouses. Mais pas le temps de sortir mon périscope, il fallait que je reparte au plus vite, accomplir ma mission ; livrer comme cadeau, ma DeLo préférée à mon fils adoré

J’accélérais de nouveau, pour me retrouver rapidement à la destination voulue. Dès lors, je me suis senti dans les limbes d’un rêve ouaté de tendresse et de soupirs. Dans ce rêve, je me voyais enfin couper les gaz, descendre triomphant de ma DeLo. Mon fils accourant et me sautant dans les bras, je lui remettais les clés. Puis, ce fut le bruit familier de la bouilloire qui vint nous réveiller. Nous nous étions, tous les deux endormis, sous le charme d’une bien étrange histoire

Didier d’Oliveira

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