Eloignez-vous, madame, je dors

Voix au timbre discret, légère multiplication des sons, voilée, désolée et fière. Elle se pavane, palpite, astrolabe, pépinière à la voix reconnue. Rien ne reste ou il faut la prendre au lasso pour retourner au bercail. Sensibilité, glissement, rien n’est meilleur ; je souffre sans colère et écoute la chanson.

Porteur d’icônes l’art traduit ce double sentiment. Les polonaises, au bord des larmes s’arriment au rivage, fantaisies des cavalcades de pierres rares. Le Caire boucle leurs voix, elles meurent comme transportées par cette vague grave, un souffle sur le carrelage.

Passion d’une mère, silences et nuances, attendrissante compassion du monde mais aussi blessures, gloire, blancheur, joie infinie. Où es-tu, ma mère, brin de paille dans l’oubli, mesure de mon soleil, révolution, corne d’abondance, touche de couleur.

Eloignez-vous, madame, je dors.

Josette Emo

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