Tu entends ce que j’entends ?

Écoute les tambours , les chants montent de plus en plus fort dans la nuit. Ils dansent au cœur du village bruissant de vie, les pieds battent la mesure sur le sol poussiéreux, c’est la cérémonie du feu, c’est l’Afrique et la puissance de son rythme.

Écoute le bruit des hommes, le chant, les paroles, la musique des mots d’une langue hispanique mêlée au brouhaha des rues d’une grande ville brésilienne. Entends les klaxons, un air de samba, les gens qui parlent en passant près de toi et qui s’éloignent et se noient dans la foule.

L’accordéon t’entraîne sur les bords de Marne. Dans les guinguettes c’est le bal musette, les corps s’enlacent, virevoltent, les verres se vident , on discute, on s’amuse. C’est dimanche, on se baigne. L’enfant qui patauge au bord de l’eau toussote et l’oiseau qui chante dans les frondaisons s’envole effrayé par le premier pétard du feu d’artifice qui vient de commencer. Entends-tu comme ça roule, ça gronde comme des coups de tonnerre ?

Le train t’emporte, bruits de roulement sur les rails, bruit régulier comme l’écho d’un cœur qui bat fort, très fort qui s’emballe au rythme du train qui prend de la vitesse.

Entends-tu le vent qui glisse, qui frotte, qui veut s’engouffrer, claquement, raclement, craquement. Un bébé s’est réveillé, il ne pleure pas, il vocalise et c’est l’annonce de l’entrée en gare. Mesdames, messieurs, … dit une voix d’homme stéréotypée sortie d’un haut-parleur, vous êtes arrivés!

Annie Brottier

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